Jean-Christophe Cambadelis le 8 juin. | DOMINIQUE FAGET / AFP

Le tribunal de grande instance de Paris a débouté, mercredi 15 juin, trois adhérents du Parti socialiste (PS) qui avaient saisi la justice pour qu’elle oblige leur parti à respecter ses statuts et à organiser une primaire afin de désigner un candidat pour l’élection présidentielle de 2017.

  • Pourquoi ces adhérents avaient-ils saisi la justice ?

Les statuts du PS prévoient que son candidat à l’élection présidentielle doit être désigné à l’issue d’une primaire ouverte. Le calendrier et les modalités auraient dû être définis au moins un an avant le scrutin.

  • Pourquoi la justice ne leur donne-t-elle pas gain de cause ?

Dans son jugement, la 1re chambre civile du TGI souligne que la rédaction des articles des statuts du parti à cet égard « apparaît contradictoire, ou à tout le moins ambiguë ». Et « au regard de ces équivoques, aucune obligation de résultat ne saurait dès lors être attachée à ces dispositions statutaires ».

  • Le PScompte-t-il modifier ses statuts afin d’éviter une primaire ?

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, n’a pas exclu de convoquer un congrès extraordinaire pour modifier les statuts du parti et dispenser François Hollande de participer à une primaire, même si la solution qu’il privilégie est une primaire de toute la gauche.

Invité de l’émission « Questions d’info », sur LCP, avec l’AFP, Le Monde et France Info, le député de Paris a expliqué :

« Il y a plusieurs possibilités. [La première], c’est la primaire de toute la gauche (...) Après, il peut y en avoir plusieurs autres, un congrès extraordinaire qui permette de [changer les statuts], il peut y avoir une primaire du Parti socialiste, il peut y avoir aussi une désignation, une confirmation [du président de la République]. »

M. Cambadélis a souligné que nombre de ténors de la gauche — du premier ministre, Manuel Valls, à l’ancienne première secrétaire Martine Aubry, en passant par l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira — considèrent qu’un président de la République n’a pas à « repasse[r] par la case primaire ».

Interrogé sur le fait de savoir si la solution du congrès extraordinaire pour modifier les statuts avait particulièrement ses faveurs, M. Cambadélis a répondu « pas obligatoirement ».

  • Qu’en est-il du projet d’une primaire élargie à toute la gauche ?

Le conseil national du PS doit se réunir samedi, avec notamment à son ordre du jour la question de la primaire.

Alors que le chef de file des « frondeurs », Christian Paul, et celle de la motion B (La Fabrique), Karine Berger, réclament un engagement clair du PS dans un processus « irréversible », avec la fixation dès à présent du calendrier de la primaire et des modalités pour y être candidat, des responsables du parti craignent que cela ne ferme définitivement la porte à une primaire de toute la gauche.

« J’appelle les communistes, les écologistes, les socialistes, à se rassembler », a dit M. Cambadélis, qui invite le PCF et EELV à « réfléchir » et à ne pas rester sur la position a priori hostile exprimée lors de leurs congrès respectifs au début de juin.