Un rhinocéros noir dans un zoo de Des Moines, aux Etats-Unis. | Bryon Houlgrave / AP

Le gouvernement namibien a lancé, vendredi 3 juin, des enchères auprès de chasseurs pour tuer trois rhinocéros noirs malgré de vives critiques lors d’initiatives semblables par le passé.

Depuis 2012, la Namibie vend chaque année des droits de chasse pour tuer ces rhinocéros, reconnus comme étant une espèce menacée, assurant que l’argent est ensuite reversé à des projets de conservation de l’environnement et de lutte contre le braconnage. D’après les autorités, les animaux sélectionnés pour la chasse ne sont plus en âge de procréer, et peuvent représenter une menace pour les plus jeunes individus.

Dans une publicité pour ces enchères, le ministère de l’environnement propose en outre un rabais aux entreprises détenues par des Namibiens ou à celles embauchant un chasseur professionnel namibien. Le porte-parole du ministère, Romeo Muyunda, a défendu cet encan. « Nous pensons que c’est la bonne chose à faire » a-t-il déclaré à l’Agence France-presse. « A titre d’Etat, nous avons nos propres lois et nous ne faisons rien qui viole ces lois », a-t-il ajouté, affirmant que le gouvernement voulait éviter de nouvelles controverses.

Polémique

L’an dernier, un chasseur américain avait suscité une vive polémique pour avoir payé 350 000 dollars afin d’obtenir le droit de tuer un rhinocéros noir.

En Afrique du Sud, le pays voisin, près de 1 200 rhinocéros ont été abattus en 2015 par des braconniers en quête de cornes de cet animal dont la poudre est prisée pour ses vertus prétendument médicinales.

Le commerce de la corne de rhinocéros est banni dans le monde entier depuis 1977 par la Convention sur le commerce d’espèces sauvages menacées (Cites), mais il a fallu attendre 2008 pour qu’il soit interdit en Afrique du Sud, pays qui abrite 80 % de la population mondiale de rhinocéros.