Stocks de défenses d’éléphants détenus par l’administration des parcs nationaux du Zimbabwe à Harare, le 2 juin 2016. Ils représentent 93 tonnes d’ivoire d’une valeur estimée à 15 millions de dollars. Le braconnage touche tous les pays d’Afrique. | Tsvangirayi Mukwazhi / AP

Il s’agit de la plus grosse prise depuis dix ans : les douanes ivoiriennes ont annoncé vendredi avoir saisi plus de 150 kilogrammes de défenses d’éléphants en provenance du Nigeria et qui ont transité par le Ghana voisin.

« Un stock d’ivoire d’éléphants en provenance du Nigeria a été saisi le 8 juin sur l’axe Aboisso-Bonoua (villes ivoiriennes, proches de la frontière ghanéenne) », indique un communiqué de la direction générale des douanes de Côte d’Ivoire.

« Les 24 défenses d’éléphants pesant 150 kg étaient dissimulées dans un car de transport en commun en provenance du Nigeria. Une fois à la frontière ghanéenne, le colis illicite devait être transporté par pirogue et emprunter l’une des dizaines de pistes villageoises contournant les postes de douanes pour être enfin être acheminé sur Abidjan », la capitale économique, a expliqué à l’AFP, un agent des douanes ayant requis l’anonymat.

35 000 éléphants braconnés par an

« C’est la prise la plus importante depuis plus de dix ans », a ajouté la même source.

Deux trafiquants ont été arrêtés et conduits devant les tribunaux pour « trafic illicite d’ivoire ». Le commerce international de l’ivoire fait l’objet d’un moratoire depuis 1989.

La Côte d’Ivoire a lancé à la mi-avril, une opération de protection du Parc national du Mont Peko (ouest), qui abrite les derniers éléphants nains, une espèce fortement menacée par la déforestation, du fait notamment de la culture du cacao.

Le commerce illégal d’ivoire est la troisième forme de trafic le plus rentable après le trafic de stupéfiants et d’armes. Il est alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où l’ivoire est utilisé dans la médecine traditionnelle et en ornementation.

Il reste aujourd’hui environ 450 000 éléphants sur le continent africain, et on estime à plus de 35 000 le nombre de ces animaux tués chaque année. Leur survie est menacée par le braconnage aussi bien que par l’expansion démographique et l’urbanisation galopante qui empiète sur l’habitat naturel.