Il a déjà été condamné à mort à trois reprises en 2015, pour avoir incité à des violences, ainsi que cinq fois à la prison à vie… Lundi 30 mai, le « guide » des Frères musulmans en Egypte, Mohamed Badie, a, de nouveau, été condamné à la prison à vie, soit une peine qui équivaut à 25 ans d’emprisonnement au maximum.

Mohamed Badie comparaissait avec 35 co-accusés, devant un tribunal du Caire. Ils ont tous été reconnus coupables d’avoir incité à des violences ayant fait trois morts à Ismaïlia, dans le nord, peu après la destitution, en 2013, de Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, a indiqué à l’AFP un responsable du tribunal.

Depuis que l’actuel chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l’armée, a destitué M. Morsi, des centaines de partisans de la confrérie islamiste ont été condamnés à mort dans des procès de masse dénoncés par l’ONU.

Répression depuis 2013

Les Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections après la chute de Hosni Moubarak en 2011 à la suite d’une révolte populaire, ont été décrétés « organisation terroriste » par le nouveau pouvoir en 2013.

M. Morsi a été condamné à mort pour avoir incité à des violences, en 2015, mais aussi à la prison à vie et à 20 années de prison dans deux autres procès. Il encourt la peine capitale dans un quatrième procès.

Les cadres historiques de l’organisation ont presque tous été emprisonnés. L’adjoint de M. Badie, ­Khairat Al-Chater, qui tirait dans l’ombre les ficelles du pouvoir, a été condamné à la ­prison à perpétuité.

Ceux qui ont échappé à la geôle ne sont pas pour autant libres de leurs mouvements. Mahmoud Ezzat, l’un des derniers piliers de la génération historique des années Nasser (1952-1970), déclaré « guide suprême par ­intérim » en 2013, est entré dans la clandestinité. Mahmoud Hussein, secrétaire général de la confrérie, est parti se réfugier en Turquie.