Accompagnant la réouverture prochaine du Musée d’art islamique du Caire, en Egypte, un accord de coopération a été signé, dimanche 15 mai, dans la capitale égyptienne, entre Jean-Luc Martinez, PDG du musée du Louvre, et Khaled El Enany, le nouveau ministre des antiquités égyptiennes. Sous la houlette de Louvre Conseil qui coordonne ce type d’opérations d’expertise culturelle et scientifique et de partage de savoir-faire au sein même de l’établissement public, trois projets concrets sont en marche entre les deux institutions : formation des personnels, préparation d’expositions communes et organisation de conférences internationales.

« Trois jeunes conservateurs égyptiens sont déjà accueillis dans le département des Arts de l’islam pour mettre en œuvre un projet d’exposition sur l’histoire commune des collections des deux musées. Exposition qui sera présentée en 2017 au Caire et en 2018 au Louvre », précise Yannick Lintz, directrice dudit département au Louvre qui revient du Caire.

Une longue histoire

Pour Yannick Lintz, cette collaboration est la suite d’une longue histoire entre les deux pays. Au Caire, en 1903, l’ouverture du Musée d’Art arabe – c’était alors son nom – le fut dans un batiment construit par un architecte français. L’édifice accueillait alors, à l’initiative de Khédive Tewfiq et de l’ingénieur Franz Pacha, la collection des 3 000 pièces regroupées dans la cour de la mosquée Al Hakim. De 1926 à 1951, c’est encore un Français, l’orientaliste Gaston Wiet, qui dirigea le musée, rédigeant de sa main la moitié des trente-cinq volumes du catalogue.

L’imposant bâtiment de 1903, aux 23 salles, sorte de palais des Mille et une nuits, fut une première fois fermé en 2003 pour une rénovation intégrale d’une durée de sept ans et un coût de dix millions d’euros. Le Français Adrien Gardère, auteur de la Galerie du temps, au Louvre Lens, en conçut la scénographie. La présidente du musée Guimet, Sophie Makariou, alors directrice du département des arts de l’islam au Louvre, participa, notamment, à l’élaboration des cartels du musée égyptien rénové qui rouvrit en 2010. A la veille du Printemps arabe.

Le 26 janvier 2014, le musée était saccagé par l’explosion d’une voiture piégée provoquant des dégâts considérables. Les travaux de restauration sont aujourd’hui quasiment terminés. Le musée possède une des plus importantes collections d’art islamique au monde – 100 000 objets dont 2 500 sont exposés, manuscrits, tapis, céramiques, instruments d’astronomie, etc. –, des Omeyyades aux Ottomans (VIIe-XXe siècles).