Jusqu’au bout, les Clermontois ont eu de l’espoir. | DAMIEN MEYER / AFP

Au terme d’un terrible bras de fer poussé jusqu’en prolongation, le Racing 92 s’est offert un aller simple pour Barcelone . Il y disputera sa première finale de Top 14 le 24 juin, grâce à sa victoire ébouriffante, vendredi 16 juin, en demie contre Clermont (34-33).

Il fallait avoir le coeur bien accroché au Roazhon Park de Rennes pour réaliser qu’au bout de la folle course le long de la ligne de l’ailier du Racing Juan Imhoff, à la 98e minute du match, se tenait une finale de Top 14.

Au milieu du fracas et de la stupeur qui se sont abattus sur l’enceinte de la capitale bretonne, voilà des Ciel et Blanc exultant de tenir enfin leur épilogue, sept ans après la remontée du club séculaire dans l’élite. Et sans doute rêvent-ils de renouer avec le passé glorieux du Racing club de France, premier champion national en 1892, titré quatre autres fois, dont la dernière en 1990 grâce à l’équipage du « show bizz ».

Cette finale inédite au Camp Nou ressemble aussi à une seconde chance un peu inespérée pour les partenaires de Dimitri Szarzewski, qui ont vécu une terrible désillusion il y a un mois en s’inclinant face aux Saracens pour le titre européen.

Mais avec dans leurs rangs des éléments d’expérience, comme l’ouvreur vedette Dan Carter, auteur de la transformation de la victoire vendredi, ils ont aussi fait preuve d’une résilience pour enchaîner depuis cinq victoires. Ils suivront avec attention la joute énergivore opposant Toulon et Montpellier samedi, qui déterminera leur adversaire pour le Brennus.

Un drop de Brock James qui rappelait celui inscrit en 2010

Mené plusieurs fois durant le match, Clermont s’était finalement détaché au coeur de la prolongation par une pénalité de Scott Spedding puis un drop de Brock James qui rappelait aux archivistes celui inscrit en 2010 sur la route de leur seul Bouclier.

Eliminés précocement en Coupe d’Europe cette saison, qualifiés directement pour les demies, les Auvergnats ont curieusement manqué d’élan vendredi soir. Les hommes de Franck Azéma ont en effet été rapidement menés 16 à 3 (28e), après avoir encaissé un essai de Johan Goosen à la suite d’une boulette de Noa Nakaitaci, à la dérive une partie de la rencontre.

Mais, malgré aussi la perte sur KO de l’ailier Nick Abendanon, ils ont su redresser la barre pour revenir quasiment au contact à la pause (16-11), après un essai en force sur ballon porté de Fritz Lee. Revenus regonflés des vestiaires, ils encaissaient cependant un essai magnifique de Joe Rokocoko. Distancés de 7 points avec 20 minutes à jouer (20-27), les Clermontois ont fait preuve d’audace en choisissant de jouer une pénalité qui s’offrait à eux, et s’en sont vus récompensés d’un essai de Wesley Fofana.

A 27-27 à la fin du temps réglementaire, les Clermontois semblaient mieux équipés et l’on se disait logiquement que les 18 matches disputés en autant de week-ends d’affilée finiraient par peser sur les épaules du Racing en prolongation.

La prédiction faillit se réaliser avant qu’un carton jaune au 3e ligne Viktor Kolelishvili – un récidiviste – n’empoisonne la fin de match des Clermontois. Qui, à la suite d’un cafouillage, voyaient Imhoff concrétiser un contre à quelques secondes du terme. Et libérer enfin de l’enthousiasme sur cette phase finale qui en manquait cruellement.