Alik Keplicz / AP

« Pensez-vous que la jeunesse de votre pays a été marginalisée par la crise économique, c’est-à-dire exclue de la vie économique et sociale ? » Sur l’ensemble des vingt-huit pays de l’Union européenne, 57 % des jeunes interrogés ont répondu oui à cette question d’une enquête Eurobaromètre publiée à l’occasion du Forum européen de la jeunesse, vendredi 20 et samedi 21 mai à Strasbourg.

Réalisé en avril auprès de 10 294 Européens âgés de 16 à 30 ans, ce sondage a révélé des différences marquées entre les pays sur la plupart des thèmes abordés. Les sondés estimant que leur classe d’âge est exclue de la vie économique et sociale sont majoritaires dans vingt des vingt-huit pays de l’UE. Et avec 66 % de réponses affirmatives, la jeunesse française est plus négative que la moyenne.

Les jeunes Européens peu enclins à la mobilité

Quatre-vingt-treize pour cent des sondés grecs, 86 % des Portugais, 79 % des Espagnols et 78 % des Italiens estiment que leur jeunesse est marginalisée, alors que seulement 27 % des jeunes Allemands, 31 % des Danois ou encore 41 % des Luxembourgeois éprouvent ce sentiment.

Selon l’étude, une majorité de jeunes (59 %) jugent le système éducatif de leur pays « adapté au monde du travail actuel ». Par contre, dans neuf pays, dont la Grèce, la Bulgarie et Chypre, il est perçu comme inadapté.

Quatre-vingt-huit pour cent des sondés n’ont jamais voyagé dans un autre pays de l’UE pour étudier ou travailler. Ils sont 32 % à le souhaiter. Ce « manque d’intérêt manifeste » démontre « avant tout un manque d’information sur les possibilités et les bénéfices de la mobilité pour les jeunes. Cela est particulièrement vrai pour les moins favorisés », écrit dans un communiqué l’organisation étudiante internationale Erasmus Student Network.