L’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi 23 mai une série d’attentats dans deux bastions du régime syrien qui ont fait plus de cent morts et un double attentat à Aden, au Yémen, qui a tué plus de quarante militaires.

  • Syrie : sept voitures piégées explosent à Jableh et Tartous

Plus de cent personnes ont été tuées par l’explosion de sept voitures piégées dans deux localités côtières de l’ouest de la Syrie bastions du régime, selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’organisation Etat islamique a revendiqué les attentats dans les fiefs du régime en Syrie

« Au moins 48 personnes ont été tuées à Tartous et 53 à Jableh, vraisemblablement en quasi-totalité des civils, et un grand nombre d’autres ont été blessées par l’explosion simultanée de sept voitures piégées, dont cinq conduites par des kamikazes », selon l’OSDH. « Il s’agit des attentats les plus meurtriers dans ces deux localités depuis le début de la guerre il y a cinq ans », a affirmé le directeur de l’Observatoire.

Pour sa part, l’agence de presse officielle SANA a fait état de 45 tués à Jableh et de 20 à Tartous. Les deux villes, à majorité alaouite, communauté minoritaire à laquelle appartient le chef de l’Etat, Bachar Al-Assad, avaient été relativement épargnées par le conflit qui a fait au moins 270 000 morts dans le pays.

  • Yémen : double attentat à Aden

L’organisation djihadiste a également revendiqué lundi le double attentat qui a tué un peu plus tôt au moins 41 militaires à Aden, la grande ville du sud du Yémen. Dans un communiqué mis en ligne, l’EI a précisé qu’un de ses kamikazes, identifié comme Abou Ali Al-Adeni, avait actionné sa ceinture d’explosifs parmi des recrues de « l’armée des apostats », rassemblées près de la résidence du commandant de la base militaire Badr à Khormaksar, « faisant plus de 30 morts et des dizaines de blessés ». Peu après, « la détonation d’un engin explosif à l’entrée de la base Badr a fait des morts et des blessés », ajoute le communiqué de l’EI.

Les deux attentats ont fait au moins 41 morts, selon un responsable de la sécurité, signalant aussi un grand nombre de blessés. Il s’agit du deuxième attentat de l’EI contre les forces du gouvernement yéménite du président, Abd Rabbo Mansour Hadi, en moins de dix jours. Le 12 mai, le groupe djihadiste avait revendiqué l’attentat-suicide qui avait visé des dizaines de jeunes recrues de la police à Moukalla, chef-lieu de l’Hadramout (sud-est), faisant 41 morts et plus de 50 blessés.

Les djihadistes de l’EI et d’Al-Qaida ont profité de la guerre qui oppose depuis mars 2015 les forces loyalistes aux rebelles chiites houthis, alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, pour intensifier leurs actions dans le sud et le sud-est du Yémen.