Manifestation contre la réforme du code du travail le 26 mai à Lyon. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

  • Des cortèges toujours nourris, 16 interpellations à Paris

Les défilés ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants sur l’ensemble du territoire. A Paris, ils étaient entre 18 000, selon la préfecture, et 100 000, selon Force ouvrière à défiler entre Bastille et la place de la Nation, où des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Seize personnes ont été interpellées dans la capitale pendant le cortège. A Caen, le site Normandie-Actu a filmé un nouveau cas de violence policière : un manifestant a été roué de coups par un policier. La police invoque un cas de « légitime défense ».

  • Valls inflexible, mais…

A la radio, jeudi matin, puis devant le Sénat, Manuel Valls a martelé sa position de fermeté sur le texte de loi. S’il a évoqué de possibles « modifications » ou « améliorations » du texte, il n’est pas question pour le premier ministre de toucher à l’article 2 du texte de loi, contrairement à ce qu’a laissé entendre Michel Sapin, ministre des finances… Au lendemain des déclarations de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, évoquant également une réécriture de cet article, la confusion demeure dans la majorité sur la position à adopter face au mouvement social.

  • L’article 2 de la discorde

Que contient cet article 2 qui cristallise les mécontentements ? C’est lui qui consacre l’inversion de la hiérarchie des normes, faisant primer les accords d’entreprise sur les accords de branche. Les parlementaires de la majorité, « frondeurs » ou non, et le gouvernement se livrent à une véritable bataille d’écriture au sujet de cet article, qui explique la cacophonie de ces derniers jours.

  • Pour la CGT, le président a perdu la majorité

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, en première ligne de la contestation, a estimé jeudi que le président François Hollande n’avait « plus la majorité » après le cafouillage au sein du gouvernement sur une éventuelle modification du projet de loi travail :

« Quelle est aujourd’hui la position du gouvernement ? Est-ce que c’est celle de Manuel Valls, de Michel Sapin, de Bruno Le Roux ? Cela nous met dans l’embarras pour savoir à qui s’adresser. »

« Comme pour d’autres sujets, cela montre que le président n’a plus la majorité », a déclaré le secrétaire général de la CGT, au départ de la manifestation parisienne contre le projet de loi de réforme du code du travail.

Lire aussi la tribune de Raymond Soubie : Loi travail : « La CGT pratique la fuite en avant »
  • Peu de perturbations dans les centrales nucléaires et thermiques

La production d’électricité est restée « normale », selon EDF et ERDF, malgré l’appel à la mobilisation des salariés des centrales nucléaires. La grève avait été votée dans l’ensemble des dix-neuf sites nucléaires français, mais seuls douze des cinquante-huit réacteurs nucléaires ont été touchés par des baisses de production. Deux centrales thermiques étaient, elles, totalement à l’arrêt. ERDF assure de son côté ne pas avoir recensé de coupures de courant en dehors de la normale.

  • Dans les raffineries et les stations-service

Sur les 115 jours de stocks stratégiques disponibles, l’Etat en a déjà utilisé trois pour faire face aux problèmes d’approvisionnement. Selon l’Union française des industries pétrolière (UFIP) :

  • une station-service sur cinq est en rupture partielle ou totale d’approvisionnement ;
  • six raffineries sur les huit que compte la France sont à l’arrêt ou tournent au ralenti.

L’UFIP a cependant constaté un moindre afflux d’automobilistes aux pompes. « Les automobilistes se sont précipités pour remplir leur réservoir — la consommation a été de trois à cinq fois supérieure à la demande normale. Mais comme ils ne consomment pas tout de suite ce carburant, le phénomène est en train de se tasser », a notamment expliqué le président de l’UFIP, Francis Duseux, à l’AFP.