Dans le dépôt TGV de Charenton-le-Pont, le 31 mai. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Un mouvement de grève illimitée, liant des revendications internes au retrait du projet de loi travail, à l’appel de la CGT, de SUD et de l’Unsa à la SNCF démarre, mercredi 1er juin. Le mouvement, qui s’annonce suivi, risque d’embarasser le gouvernement à neuf jours du lancement de l’Euro de football. D’autant que d’autres turbulences sont à prévoir dans les transports.

« Cette semaine va être la semaine la plus forte de mobilisation depuis trois mois maintenant », a promis mardi soir le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Le bras de fer est engagé avec l’exécutif, qui, par la voix du premier ministre Manuel Valls, a réaffirmé son intention de « tenir sur le fond » du texte défendu par Myriam El Khomri.

  • Sur les rails

Le gouvernement a tenté de déminer le conflit en imposant à la SNCF, transporteur officiel de l’Euro, des concessions sur la future organisation du travail des cheminots. Cela a conduit la CFDT-cheminots à lever in extremis son préavis. Mais les perturbations resteront toutefois importantes mercredi : seulement 40 % des Transiliens, le tiers des Intercités, la moitié des TER en circulation et six TGV sur dix prévus, selon la compagnie ferroviaire.

  • Dans les transports publics parisiens

La CGT a appelé à partir de jeudi à une grève illimitée pour des questions salariales et contre le projet de loi travail. La RATP n’anticipe que de légères perturbations.

  • Dans les aéroports

Les syndicats de l’aviation civile ont appelé à la grève de vendredi à dimanche pour demander l’arrêt des baisses d’effectifs, mais aussi peser sur la renégociation de leur cadre social et indemnitaire. Des négociations sont actuellement en cours avec la direction générale de l’aviation civile (DGAC).

« Reculer serait une faute politique »

La contestation contre le projet de loi travail a quitté provisoirement la rue pour se poursuivre par des blocages de sites ou encore des grèves dans les raffineries. Six sur huit restent « à l’arrêt ou au ralenti », selon la CGT pétrole.

Une journée d’action nationale contre le projet de loi travail est programmée le 14 juin avec un rassemblement unique à Paris, organisé par les centrales salariales (CGT, FO, FSU, Solidaires) et de jeunesse (Unef, Fidl, UNL).

Pour le gouvernement, la fermeté reste de mise : « Reculer serait une faute politique », a estimé mardi Manuel Valls, après que François Hollande eut assuré dans les colonnes de Sud Ouest que le projet « ne [serait] pas retiré ».

Tout en continuant à réclamer le retrait du texte perçu comme trop favorable aux employeurs, Philippe Martinez a enjoint l’exécutif de renouer le dialogue. La balle est dans le camp du premier ministre, a-t-il lancé en marge de son déplacement à Donges (Loire-Atlantique) pour soutenir les grévistes de la raffinerie Total.

Grèves : « Si le gouvernement recule, il risque onze mois d’enfer »
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