Trois des quatre principaux centres de traitement des déchets de la région parisienne étaient toujours bloqués vendredi 3 juin par des salariés en grève qui bloquent également le traitement et le ramassage des ordures à Toulouse, Saint-Etienne, Nantes et dans l’Ariège, en signe de protestation contre le projet de loi El Khomri de réforme du code du travail, a-t-on appris de sources concordantes.

Le Centre multifilière d’Ivry-Paris XIII, le plus important d’Ile-de-France, où le leader de la CGT Philippe Martinez s’est rendu jeudi, était toujours bloqué, depuis lundi, par des éboueurs et égoutiers de la ville de Paris. A Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les salariés continuent également leur blocage, par tranches de sept à douze heures, a précisé à l’AFP Baptiste Talbot, de la CGT des services publics.

En région, la collecte et le traitement des ordures étaient également bloqués à Saint-Etienne (Loire) et dans les communes alentour, ainsi qu’à Toulouse (Haute-Garonne), où un dépôt de camions-bennes est à l’arrêt depuis jeudi 16 h 30, selon la même source. En Ariège, le Snectom, la structure qui ramasse et traite 80 % déchets du département, est également bloqué depuis vendredi matin 4 heures, dans le cadre d’une « action intersyndicale », et à Nantes, des blocages par tranches de quelques heures continuent quotidiennement, a précisé M. Talbot.

« Collectes d’ordures ralenties sur Paris »

Le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers qui a autorité sur les différents centres de traitement et d’incinération des déchets de 84 communes dont Paris, a confirmé l’immobilisation des sites parisiens. Selon un de ses porte-parole, Patrice Furé, « les collectes des ordures ont été ralenties à Paris et le traitement des ordures continue de s’opérer dans une dizaine d’incinérateurs plus petits de la région, ainsi que par enfouissement ».

M. Furé a fait état « d’inquiétudes » de la part « de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), qui alimente Paris en chauffage urbain et dont certaines infrastructures, menacées par la crue, risquent aussi de manquer d’alimentation » faute d’énergie provenant des incinérateurs. Celui d’Ivry-sur-Seine récupère l’énergie produite par l’incinération des déchets et en traite 730 000 tonnes par an venant de 15 communes, selon le Syctom, qui emploie environ 800 agents dans ses centres de traitement, exploités par des sociétés privées.