Le premier ministre Manuel Valls, le 17 juin, lors de la cérémonie d’hommage national aux deux policiers assassinés à Magnanville. | Marc Chaumeil pour "Le Monde"

Dans un entretien au Journal du dimanche du 19 juin, Manuel Valls estime que les syndicats opposés au projet de loi travail devraient renoncer aux rassemblements prévus lors de leur prochaine journée d’action, jeudi, en raison du contexte de sécurité actuel. Le premier ministre ajoute qu’il y aura des discussions sur le sujet dans les prochains jours entre les parties concernées.

« Le principe de notre droit, c’est la liberté de manifester. La responsabilité du gouvernement, c’est s’assurer que les conditions de sécurité sont remplies. »

« Compte tenu de la situation, des violences qui ont eu lieu, de l’attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi de la tenue de l’Euro, les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements. C’est du bon sens ! », argue-t-il. Et d’appeler la Confédération générale du travail (CGT) à « sortir de l’impasse ».

« Or, c’est un fait : des syndicalistes peuvent agir avec des casseurs, c’est inadmissible. Les organisateurs ne veulent pas prendre leurs responsabilités, se désolidariser clairement des violences, si nous constatons que ces manifestations font peser de nouveau un danger pour les forces de l’ordre et les biens publics, alors le gouvernement prendra ses responsabilités. »

Le premier ministre avait laissé entendre cette semaine que l’exécutif pourrait interdire des manifestations après les violences qui ont émaillé celle de mardi à Paris contre le projet de loi.

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Insinuations

Manuel Valls prend la défense des forces de l’ordre face aux accusations de violence policière des opposants au texte et dément fermement qu’elles aient reçu pour consigne de laisser les casseurs agir. « Jamais nos forces de l’ordre n’ont eu à faire face à autant de situations difficiles en même temps. »

« Alors que deux policiers viennent d’être sauvagement assassinés [lundi à Magnanville], je supporte encore moins les insinuations concernant notre police républicaine sur des prétendues consignes de laisser-faire pour discréditer le mouvement ou sur les soi-disant violences policières. »

Il fait valoir que ceux qui discréditent les mouvements sociaux sont « ceux qui ne condamnent pas les violences, voire y participent ».

Manuel Valls se défend également de toute « posture » dans la bataille autour du projet de loi qui l’oppose à la Confédération générale du travail (CGT) et à son secrétaire général Philippe Martinez. « Je crois au compromis dans l’entreprise et dans la nécessité de faire confiance aux acteurs de terrain. »

« Nous sommes dans un moment de clarification syndicale mais aussi de clarification politique au sein de la gauche. Si nous cédions à la rue, si nous retirions le texte, si nous remettions en cause sa philosophie, ce serait une régression pour les salariés, un coup porté à l’autorité de l’État, cela voudrait dire qu’on ne pourrait plus réformer sauf par la brutalité. »