Au matin de la huitième journée de mobilisation sociale contre le projet de loi travail, Manuel Valls a évoqué jeudi de possibles « modifications » ou « améliorations », même s’il est selon lui « hors de question de changer le cadre » du texte, notamment sur l’article 2 contesté par la CGT et FO qui concerne l’« inversion de la hiérarchie des normes ». M. Valls a répété qu’il n’y aurait pas de retrait du projet sur RMC/BFM TV. Pressé de dire quelles pourraient être ces modifications, le chef du gouvernement n’a pas précisé : « On verra, mais il n’y aura pas de modification de la philosophie du texte. »

Défilés à Paris et en province, sites pétroliers bloqués ou à l’arrêt, perturbations attendues dans les ports et les centrales électriques : les opposants au projet de loi travail, CGT en tête, multiplient jeudi les actions pour tenter de faire vaciller la détermination du gouvernement.

A suivre en direct : le live sur la huitième journée d’action contre la loi El Khomri.

« Ce n’est pas la CGT qui peut bloquer le pays »

« Je suis respectueux de la CGT dont je connais l’histoire (...) mais ça n’est pas la CGT qui peut bloquer le pays, ce n’est pas la CGT qui peut imposer un texte de loi », a dit M. Valls en écho à ses propos de la veille à l’Assemblée, fustigeant à nouveau « l’irresponsabilité » du syndicat.

« Moi, je vais retirer un texte ? Ou je vais réécrire un article qui est le cœur de sa philosophie, c’est-à-dire la négociation dans l’entreprise ? », a-t-il répondu, tout en reconnaissant que « beaucoup d’aspects » du texte n’avaient pas été « compris ». « Ce pays se meurt parfois de ses conservatismes, de son impossibilité à réformer, c’est pour ça que nous sommes dans un moment crucial », a-t-il plaidé.

La journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF-FIDL-UNL est la huitième depuis mars. Une neuvième est déjà programmée pour le 14 juin, avec un rassemblement unique à Paris.