Une vingtaine d’intermittents du spectacle ont brièvement manifesté mercredi 8 juin au matin devant le domicile de la ministre du travail, Myriam El Khomri, dans le 18e arrondissement de Paris, pour réclamer l’application de l’accord sur leur régime d’indemnisation chômage.

Les militants de la Coordination des intermittents d’Ile-de-France ont déployé peu après 6 heures une banderole portant une citation de Louise Michel (« Ce que le peuple obtient, il le prend ») avant d’être repoussés deux heures plus tard vers la station de métro voisine par la police, a fait savoir Samuel Churin, un des porte-parole du mouvement.

Myriam El Khomri a « dénoncé » un « dérapage » qui « viole [son] intimité familiale », tout en assurant que ces « actes d’intimidation » ne la « détourneraient pas de ses convictions ». De son côté, François Hollande a jugé en Conseil des ministres cette manifestation « parfaitement inadmissible ».

Refus d’avaliser l’accord

Les intermittents réclament l’application immédiate de l’accord conclu par la profession du spectacle, salariés et employeurs, le 28 avril sur leur régime spécifique d’allocation chômage. Les négociateurs de la convention Unédic côté patronat (Medef, CGPME, UPA) et de trois syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC) refusent d’avaliser cet accord, qui ne respecte pas, selon eux, le cadrage financier qu’ils avaient fixé.

Mardi, une centaine d’intermittents avaient déjà occupé le Medef, et la police avait procédé à plusieurs arrestations. La CGT-Spectacle exige mercredi dans un communiqué « la libération immédiate » de LoÏc, technicien intermittent du spectacle, « qui a reçu un coup violent et délibéré du chef de la sécurité du Medef au moment de l’évacuation » du siège du patronat et qui serait toujours détenu, selon elle, au commissariat du 7arrondissement de Paris.