Marco Pannella, en 1999 à Rome. | GABRIEL BOUYS / AFP

Le chef historique du Parti radical italien, Marco Pannella, s’est éteint, a annoncé, jeudi 19 mai, l’agence de presse italienne ANSA. Il avait été admis dans une clinique de Rome mercredi. M. Pannella était âgé de 86 ans. Malade, amaigri, condamné par deux tumeurs, il ne quittait plus son appartement romain de la via della Panetteria.

M. Pannella avait fondé le Parti radical en 1955 et avait été, tout à la fois, antimilitariste, anticlérical, fédéraliste européen, libéral, non violent, admirateur de Gandhi, député de 1976 à 1992, partisan de la désobéissance civile et de l’euthanasie, pratiquant la grève de la faim jusqu’aux limites extrêmes de ses forces.

Il avait milité contre la guerre du Vietnam, pour l’avortement, contre l’Eglise trop présente, pour la libération des drogues douces et le divorce.

Ambiguïté et ralliements intéressés

Il y a quelques semaines, le premier ministre italien, Matteo Renzi, qui était venu le voir chez lui, avait déclaré à sa sortie :

« Nous sommes tous d’accord pour dire que Pannella a été une grande personnalité de l’histoire de la politique italienne. »

Quelques jours plus tard, Silvio Berlusconi, qui s’était lui aussi rendu au domicile de M. Pannella, y était également allé de son hommage :

« C’est quelqu’un qui a 70 ans de lutte politique derrière lui. C’est sûrement l’homme politique qui a le plus donné à son pays en conduisant des combats contre tout ce qui lui paraissait injuste. »

Autant d’unanimité, de droite comme de gauche, pourrait surprendre qui n’est pas spécialiste de la politique italienne. Mais le Parti radical a beaucoup essaimé de ce côté-ci des Alpes dans tous les camps, même s’il a remporté peu de succès électoraux.

Les amis de Pannella, ses compagnons de route, se sont recasés un peu partout dans l’arc de la politique transalpine, à Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, au Parti démocrate de Matteo Renzi. Pannella lui-même a souvent pratiqué l’ambiguïté et les ralliements intéressés, soutenant un parti ou un autre, au gré de ses combats.