La justice allemande a fait savoir lundi 20 juin qu’elle a étendu son enquête sur l’affaire des moteurs diesel truqués par Volkswagen (VW). Elle soupçonne notamment Martin Winterkorn, l’ancien patron du groupe automobile, de manipulation de cours. Cette procédure fait suite à une plainte de la Bafin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht), le gendarme allemand des marchés financiers.

Le « soupçon initial porte sur deux anciens membres du directoire du groupe VW », dont M. Winterkorn, précise-t-il. La deuxième personne, dont le parquet tait le nom, n’est « pas l’actuel président du conseil de surveillance de Volkswagen », Hans Dieter Pötsch, qui était encore directeur financier du géant européen de l’automobile au moment de l’éclatement du scandale, en septembre.

Soupçons de tromperie

La justice s’interroge sur le moment choisi par le groupe aux 12 marques (dont Audi, Porsche et Skoda) pour informer les investisseurs des conséquences financières du scandale.

Volkswagen avait publié le 22 septembre un communiqué dans lequel il expliquait devoir passer une provision d’environ 6,5 milliards d’euros dans ses comptes du troisième trimestre pour faire face au scandale provoqué par sa tricherie sur les véhicules à moteur diesel. Une provision qui a été par la suite gonflée à 16,2 milliards d’euros pour l’ensemble de l’exercice 2015, engendrant la première perte annuelle de Volkswagen depuis plus vingt ans.

« Il existe assez d’éléments montrant que le devoir de communication sur des pertes financières importantes attendues aurait pu avoir lieu plus tôt » que le 22 septembre, écrit le parquet de Brunswick. Son enquête devra démontrer si ces soupçons sont fondés.

Le parquet enquête déjà depuis plusieurs mois sur des soupçons de tromperie au sein du groupe, et depuis peu sur des soupçons de destruction de preuves et tentative d’entrave à la justice à l’encontre d’un employé de Volkswagen.