Le festival de Schlossgrabenfest, à Darmstadt, le 26 mai 2016. | BORIS ROESSLER / AFP

Vingt-six femmes ont déclaré à la police avoir été agressées à Darmstadt (Hesse) au cours d’un festival de musique qui a réuni environ 400 000 personnes entre le 26 et le 29 mai, a annoncé la police le mardi 31 mai. Quatorze ont porté plainte et la police a lancé un appel pour que d’autres victimes éventuelles se fassent connaître.

Selon la police, les femmes ont accusé des « hommes d’Asie du Sud ». Trois Pakistanais de 28 à 31 ans ont été interpellés peu après mais ont été relâchés. Pour la police, il n’y avait aucun « motif d’arrestation ». Contrairement à ce qui s’est passé à Cologne durant la nuit de la Saint-Sylvestre, aucune femme n’a fait état de tentative de viol. Ce sont des attouchements à caractère sexuel qui ont été évoqués.

Surtout des condamnations pour vols à Cologne

A Cologne, 1 170 plaintes pour agression ont été déposées dont 492 pour agressions à caractère sexuel. Mais cinq mois après la nuit de la Saint-Sylvestre, la justice a encore beaucoup de mal à établir les faits. Début mai, le premier procès qui s’est ouvert contre un Algérien de 26 ans accusé d’agression sexuelle n’a rien donné. La femme qui avait porté plainte ne l’a pas reconnu. Les poursuites contre lui ont été abandonnées. Jusqu’à présent, neuf hommes ont été condamnés, essentiellement pour vols. Selon le porte-parole du tribunal de Cologne, deux hommes doivent être jugés en juillet pour agressions sexuelles: un Irakien de 20 ans et un Algérien de 26 ans. Dès février, la police avait reconnu que la plupart des agresseurs ne pourraient jamais être identifiés.

Les événements de Cologne ont provoqué plusieurs débats en Allemagne. Au niveau régional, le rôle de la police – ou plutôt sa faible présence – fait l’objet de polémiques et le gouvernement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie est sur la sellette. Au niveau national, ces violences ont incité le gouvernement à se montrer plus ferme face aux réfugiés – même si les auteurs présumés des agressions n’étaient pas demandeurs d’asile mais plutôt, pour nombre d’entre eux, originaires du Maghreb. Par ailleurs, le gouvernement prépare une nouvelle loi renforçant les sanctions contre les violences sexuelles mais nombre d’élus CDU jugent que le texte présenté par le ministre de la justice, Heiko Maas (SPD), ne va pas assez loin.