Le Parti communiste (PCF), qui tiendra son 37e congrès, de jeudi 2 juin à dimanche 5 juin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), va, à cette occasion, « lancer un appel » pour une « candidature commune d’alternative à gauche », dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, a déclaré, lundi 30 mai, son secrétaire national, Pierre Laurent.

Il s’agit de « poursuivre nos efforts jusqu’à l’automne pour obtenir une candidature commune d’alternative à gauche, et ne pas laisser l’émiettement aller à son terme », a expliqué M. Laurent, qui s’exprimait sur LCI.

La direction du PCF n’avait pas apprécié de voir Jean-Luc Mélenchon « proposer » sa candidature à l’élection présidentielle, le 10 février. Les dirigeants du PCF n’avaient pas été informés de la démarche de leur ancien candidat à la présidentielle.

Surtout, si M. Mélenchon a « proposé » sa candidature, il refuse de participer à une primaire : « La seule primaire dont je suis sûr, c’est le premier tour de la présidentielle », avance-t-il.

Or, dans un premier temps, persuadé que la gauche court à la catastrophe en 2017, le PCF a répondu favorablement à l’appel pour une primaire à gauche.

La direction du parti y a toutefois mis une condition de taille : ne pas y voir figurer François Hollande sur sa ligne politique actuelle. « Si le processus amenait à la candidature de François Hollande, nous n’en serions pas », a prévenu le PCF, mi-avril, à l’issue d’un conseil national.

Ligne officielle contestée

Pour autant, cette ligne officielle apparaît fragile et provoque des remous au sein du Parti communiste français : le 2 mai, sept responsables communistes, dont un membre du Conseil national, Francis Parny, ont signé une tribune de soutien à M. Mélenchon contre l’avis de la direction du parti.

Le « chaos provoqué par François Hollande et Manuel Valls ouvre un boulevard à la droite », assure Pierre Laurent, selon qui, « pour conjurer ce problème, il faut que l’ensemble du Front de gauche, donc Jean-Luc Mélenchon, les communistes, mais aussi des socialistes, des écologistes qui ne veulent pas de ça, et beaucoup de citoyens qui sont dans l’action (contre la loi) El Khomri, aient un seul candidat ». « Pas trois ou quatre, ajoute-t-il, parce que là nous allons à la défaite assurée et nous n’avons pas besoin de ça devant les dangers qui se profilent ».