Selon le sondage NBC News, 63 % des électeurs expriment des opinions négatives à l’égard de Donald Trump. | LUCAS JACKSON / REUTERS

A 169 jours de l’élection présidentielle américaine, Hillary Clinton et Donald Trump sont à quasi-égalité, indiquent les sondages.

La candidate démocrate est à 44 % et le candidat républicain à 46 % dans les intentions de vote, indique une enquête d’opinion ABC News/Washington Post. Celle de NBC News/Wall Street Journal propose un paysage à peu près semblable, avec Hillary Clinton à 46 % et Donald Trump à 43 %, les résultats étant dans les deux cas dans la marge d’erreur des sondages.

Ces panels révèlent surtout que les deux candidats sont aussi à peu près aussi impopulaires l’un que l’autre : 57 % des électeurs ont une opinion défavorable de chacun des candidats – ce qui est inédit pour une présidentielle –, insiste le Washington Post.

L’enquête de NBC News arrive aux mêmes conclusions : près de six Américains sur dix disent qu’ils « n’aiment pas » ou « détestent » Hillary Clinton, et 63 % expriment des opinions négatives à l’égard de Donald Trump. Seuls 40 % des électeurs disent qu’ils « admirent » ou « aiment » Hillary Clinton, et 36 % expriment les mêmes sentiments à l’égard de Donald Trump.

Nombreux handicaps pour Hillary Clinton

Ce resserrement des sondages illustre le handicap que doit surmonter Hillary Clinton. Elle reste empêtrée dans des primaires qui ne finiront qu’avec celles du 7 juin (Californie et 5 autres Etats), si ce n’est celle du 14 juin, avec la primaire du District of Columbia. Pour sa seconde candidature à la Maison Blanche, l’ancienne secrétaire d’Etat reste une personnalité controversée qui peine à emballer la gauche américaine et à gagner la confiance des Américains.

Selon l’enquête de NBC News, près de 6 Américains sur 10 disent qu’ils « n’aiment pas » ou « détestent » Hillary Clinton. | JOE RAEDLE / AFP

Son avance sur Donald Trump dans les sondages réalisés au niveau national a fondu comme neige au soleil depuis que le milliardaire a évincé ses concurrents dans la course à l’investiture républicaine.

Mais l’élection du 8 novembre est encore loin et historiquement, les sondages nationaux ne deviennent significatifs qu’après les conventions d’investiture, qui auront lieu cette année dans la dernière quinzaine de juillet.

« Lors des conventions, les gens verront les candidats sous leur meilleur jour, et ils pourront mieux les comparer, les contraster et les juger », explique Larry Sabato, politologue de l’université de Virginie et connu pour sa « boule de cristal » dans laquelle il décrypte les tendances.

Collège électoral favorable à Hillary Clinton

Cet expert note que la démocrate reste structurellement favorite, car l’élection se joue en fait dans une douzaine d’Etats-clés, selon le mode de scrutin présidentiel indirect. Or elle y garde l’avantage, notamment grâce à sa popularité dans les minorités afro-américaine et hispanique. « Les facteurs fondamentaux donnent l’avantage à Clinton, car Trump reste un candidat extrêmement controversé. Mais on a envie de dire que si les Clinton n’arrivaient pas à gagner, ils devraient être poursuivis pour faute professionnelle politique », relativise Larry Sabato.

Le Washington Post et le site 270towin (qui décortique les élections depuis 2004), proposent différentes cartes de prévisions du collège électoral, assez favorables à Hillary Clinton.

L’élection du président des Etats-Unis s’effectuant au suffrage universel indirect, les Américains désigneront le 8 novembre un groupe de grands électeurs, réunis au sein de ce collège électoral, créé par le 12e amendement à la Constitution en 1804.

Ce collège électoral compte 538 membres qui élisent le président et le vice-président. Les vainqueurs de la présidentielle, soit le « ticket » démocrate soit l’affiche républicaine, sont ceux qui obtiendront la majorité absolue de 270 voix.

Chaque Etat est représenté par des grands électeurs en nombre égal au nombre de sénateurs et de représentants qui le représentent au Congrès : 435 pour la Chambre des représentants et 100 pour le Sénat, plus trois pour le district de Columbia. Etat le plus peuplé des Etats-Unis, la Californie compte 55 grands électeurs. Le Texas en a 38, la Floride, 29. Les Etats les moins peuplés ont au minimum trois grands électeurs.

La Californie et New York (29 électeurs) sont considérés comme des Etats résolument démocrates, le Texas (38 électeurs) comme un Etat résolument républicain et la Floride (29 électeurs) comme un champ de bataille qui peut pencher d’un côté comme de l’autre. Parmi les autres Etats charnières (« swing States ») importants cette année, l’Ohio dispose de 18 grands électeurs, la Virginie de 13.