« Je pense que je serai la candidate démocrate investie, mais je veux finir en beauté en Californie, car nous avons besoin de nous rassembler pour nous attaquer à Donald Trump et l’empêcher de ramener notre pays en arrière », a dit Hillary Clinton. | STEPHEN LAM / REUTERS

Hillary Clinton va remporter la primaire démocrate, c’est certain. Au 1er juin, elle avait 2 312 des 2 383 délégués nécessaires pour décrocher l’inverstiture du Parti démocrate. Avec 1 769 délégués et 543 superdélégués, il ne lui manque plus que 71 délégués pour être investie.

Mais après un mois de mai assez calamiteux (défaite dans l’Oregon) elle voudrait terminer la course en beauté, à l’occasion des primaires qui se dérouleront mardi 7 juin dans six Etats, dont la Californie où une victoire permettrait d’envoyer un signal important.

Hillary Clinton a plaidé sa cause, mercredi, sur la chaîne locale ABC7.

« Je pense que je serai la candidate démocrate investie, mais je veux finir en beauté en Californie, car nous avons besoin de nous rassembler pour nous attaquer à Donald Trump et l’empêcher de ramener notre pays en arrière ».

Depuis le début de la campagne, les foules de ses meetings sont moins grandes que celles de Bernie Sanders, mais elle bénéficie du soutien du gouverneur, Jerry Brown, et de la quasi-totalité des élus démocrates californiens au Congrès.

Une victoire qui aurait du panache

La candidate et Bill Clinton comptent faire activement campagne jusqu’à mardi dans l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, fermement ancré dans le camp démocrate, et surtout pourvoyeur de 546 délégués. La candidate espère aussi se rapprocher de la majorité avec les votes des Îles Vierges samedi 4 juin (7 délégués) et Porto Rico dimanche 5 juin (60 délégués).

Et mardi, quoi qu’il arrive, elle remportera au moins une fraction des 694 délégués en jeu (546 en Californie, 27 au Montana, 142 dans le New Jersey, 43 au Nouveau-Mexique, 23 dans le Dakota du Nord et 25 dans le Dakota du Sud), soit largement de quoi atteindre la barre des 2 383 délégués.

Mais le sénateur du Vermont conteste la méthode. Affirmant, sondages à l’appui, être le candidat le plus fort contre le républicain Donald Trump, il exhorte les superdélégués qui ont prêté allégeance à Hillary Clinton de voter pour lui à la convention d’investiture de Philadelphie (25-28 juillet). Ces quelque 700 responsables et élus du parti ne sont liés par aucune primaire, et leur voix ne deviendra effective que lors de la convention. Surtout, il dit avoir les fonds nécessaires pour continuer à faire campagne jusqu’à la convention démocrate, rapporte le New York Times.

Jerry Brown et le Natural Resources Defense Council ont annoncé leur ralliement à Hillary Clinton et pressent le sénateur du Vermont de s’effacer.

Unifier les démocrates

Les sondages donnent l’avantage à Hillary Clinton, mais une enquête NBC/Wall Street Journal parue jeudi ne lui accorde plus que deux points d’avance sur Bernie Sanders. Ces études se sont toutefois parfois trompées cette année, comme dans le Michigan, et Bernie Sanders devrait profiter de l’ouverture de la primaire aux électeurs sans étiquette, qui ont majoritairement voté pour lui ailleurs dans le pays.

Politico note que dans ce sondage, Sanders remporte 80 % des intentions de vote chez les moins de 30 ans (19 % pour Clinton), 66 % chez les moins de 45 ans (30 % pour Clinton). Mais chez les plus de 45 ans, les choses s’inversent : Clinton remporte 63 % des intentions (33 % pour Sanders). Chez les électeurs qui se déclarent « démocrates » Clinton remporte 57 % des intentions de vote (40 % pour Sanders). Chez les indépendants, Sanders remporte 68 % des intentions (26 % pour Clinton).

Son défi au cours des mois la séparant de la présidentielle du 8 novembre consistera à unifier le peuple démocrate, dont une partie a plébiscité la « révolution » politique prônée par Bernie Sanders, et à regagner la confiance des électeurs du centre en dissipant l’odeur de soufre qui l’entoure depuis l’éclatement de l’affaire de sa messagerie privée.