Il y a encore deux ans, l’affaire aurait fait grand bruit. Aujourd’hui, cela passe comme une lettre à la poste. Mardi 24 mai, PSA a annoncé le développement d’une nouvelle ligne de production de 200 000 moteurs essence dans son usine d’assemblage de Trnava, en Slovaquie. Fin 2014, cette éventualité avait déjà été évoquée et avait provoqué un tollé. Comment un groupe, sauvé en partie par l’Etat, pouvait envisager de délocaliser en Europe centrale ?

Entre-temps, le groupe s’est redressé et le marché automobile a repris, nécessitant d’élargir la production de moteurs. Et pour mieux faire passer la pilule en France, PSA a annoncé mardi que ses usines de moteurs de Tremery/Metz (Grand-Est) et de Douvrin (Hauts-de-France) produiront les principaux composants de la future chaîne de traction électrique du groupe qui équiperont les véhicules hybrides et électriques d’ici la fin de la décennie.

Baisse des ventes de diesel

Parallèlement, le constructeur a annoncé le doublement de la production des moteurs essence en France d’ici à 2019. A partir de 2018, PSA produira en France 670 000 moteurs essence, soit 350 000 unités de plus qu’aujourd’hui.

Or, si PSA augmente ses capacités de fabrication de moteurs essence, c’est loin d’être un hasard. Depuis cinq ans, en effet, la part de marché des véhicules diesel s’est effondrée, passant de 72 à 52 % des immatriculations en France. Depuis six mois, et la révélation du « dieselgate » de Volkswagen, la baisse des ventes s’est même accélérée. Dans les usines françaises, la production de moteurs diesel devrait du coup fortement diminuer. Les nouvelles annonces permettront au mieux de maintenir les emplois actuels.