La raffinerie Exxon Mobil de Gravenchon cesse progressivement son activité, le 24 mai 2016. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Alors que plusieurs dépôts de carburant restent bloqués, en opposition au projet de loi travail, la droite réclame une réquisition d’employés dans les raffineries en grève, comme cela s’était produit en 2010.

Le président de la région Nord - Pas-de-Calais - Picardie, Xavier Bertrand (LR), a demandé sur Europe 1 « au président de la République, au premier ministre, sans délai, sans tarder, de prendre les mesures de réquisition qui s’imposent, notamment dans les raffineries, pour qu’il n’y ait pas cette pénurie qui existe aujourd’hui, même si, à Paris, on dit qu’elle n’existe pas ». Le député Eric Ciotti est allé dans le même sens : « Il faut réquisitionner, comme Nicolas Sarkozy l’avait fait en 2010. C’est une mesure d’intérêt général, on ne peut pas laisser le pays bloqué par une petite minorité. »

Lors du conflit sur la réforme des retraites, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le gouvernement Fillon avait procédé à des réquisitions d’employés dans les raffineries, à l’arrêt pendant deux semaines, et envoyé les forces de l’ordre pour libérer les dépôts.

Lundi, Nicolas Sarkozy avait demandé que le gouvernement « enlève les piquets de grève et réquisitionne le personnel gréviste » dans les raffineries, lors d’un déplacement dans le Haut-Rhin, en dénonçant une « impression d’anarchie ».

Le lendemain, Alain Juppé a lui aussi appeler le gouvernement à reprendre la main, afin d’éviter une pénurie d’essence. « Il faut faire cesser cette situation. (…) Il faut que des mesures rapides et efficaces soient prises. Il ne suffit pas d’annoncer, il faut faire. (…) On ne peut pas prendre en otage tous ceux qui travaillent et tous ceux qui ont besoin de s’alimenter en essence », a déclaré le maire de Bordeaux.

« Il faut débloquer les raffineries, a abondé Nathalie Kosciusko-Morizet, mardi, sur France 2. Le droit de grève, ce n’est pas le droit de bloquer. Il y a aussi, en face du droit de grève, le droit de se déplacer, d’aller travailler. » « Le gouvernement doit tout faire pour que les approvisionnements en essence se fassent », a aussi souligné Valérie Pécresse, présidente LR de l’Ile-de-France.

Mais, pour l’instant, le gouvernement n’a pas encore envisagé cette option. L’hypothèse d’une réquisition d’employés dans les raffineries en grève n’a « pas été évoqué[e] », a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, sur France Info. « L’Etat et le gouvernement feront ce qu’il faut pour libérer un certain nombre de ces raffineries ou de ces stocks et pour assurer l’approvisionnement pour les Français », a réaffirmé le porte-parole du gouvernement, après Manuel Valls mardi.