En République démocratique du Congo – ici un soldat patrouille sous une affiche électoral, le 22 mai 2016 à Lubumbashi –, les opposants au président Kabila l’accusent de vouloir se maintenir au pouvoir. | JUNIOR KANNAH / AFP

La police congolaise a dispersé, jeudi 26 mai à la mi-journée, une manifestation d’opposants au président, Joseph Kabila, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), après que le cortège se fut écarté de l’itinéraire autorisé par les autorités locales.

Trois coalitions d’opposants avaient appelé la population à descendre dans la rue sur tout le territoire de la République démocratique du Congo pour exiger la tenue d’une présidentielle avant le terme du mandat de M. Kabila, le 19 décembre. Les manifestants entendaient également dénoncer un récent arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le chef de l’Etat à se maintenir dans ses fonctions si l’élection n’était pas organisée d’ici là, comme cela semble chaque jour un peu plus certain.

La Constitution interdit à M. Kabila de se représenter. Ses détracteurs l’accusent depuis des mois de chercher à tout faire pour contourner cet obstacle et se maintenir au pouvoir.

Tirs de gaz lacrymogène

Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes vers les quelques 5 000 personnes qui manifestaient dans le nord de la capitale de la RDC pour demander « le respect des délais constitutionnels ». Des pierres ont alors été lancées de la foule vers les policiers, qui ont fini par charger pour disperser les manifestants, comme l'a constaté la journaliste du Monde sur place.

La manifestation avait été autorisée par les autorités locales, mais le cortège, parti en fin de matinée, s’était éloigné depuis longtemps de l’itinéraire convenu au moment de l’intervention des forces de l’ordre, selon une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « Dans ces cas-là, rien à faire, on n’a pas à négocier, on disperse », a déclaré le colonel Pierre Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police nationale congolaise.

Au Nord-Kivu, province de l’est du pays, toute manifestation avait été interdite, tout comme à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, dans le Sud-Est. A Goma, capitale du Nord-Kivu, un correspondant de l’AFP a vu des policiers utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs regroupements de jeunes ayant dressé des barricades sur la voie publique.