Rémy Rioux ( à gauche), chef de cabinet du ministre des finances, Pierre Moscovici, à Bercy, le 19 décembre 2012. | © Charles Platiau / Reuters / Reuters

Rémy Rioux, actuel secrétaire général adjoint du ministère des Affaires étrangères, a été nommé directeur général de l’Agence française de développement (AFD), mercredi 25 mai, en conseil des ministres. Il succède à Anne Paugam, la première femme à avoir dirigé l’institution, et qui n’aura fait qu’un mandat de trois ans.

Cette nomination était annoncée depuis plusieurs semaines. Enarque de 46 ans, Rémy Rioux, a occupé des fonctions à la Cour des comptes, au Trésor et comme conseiller de Pierre Moscovici à Bercy avant de rejoindre Laurent Fabius au quai d’Orsay. Il y a notamment été chargé de mettre en œuvre la diplomatie économique chère à l’ancien ministre des affaires étrangères et a joué un rôle actif dans les négociations qui ont abouti à la signature de l’accord de Paris sur le climat en décembre 2015.

Aide en berne

Parallèlement, il avait été chargé de réfléchir au rapprochement entre la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et l’AFD afin de donner à cette dernière une assise financière qui lui permette d’augmenter le volume de ses prêts aux pays en développement et d’honorer les engagements de François Hollande en matière d’aide publique.

L’adoption des objectifs de développement durable (ODD) en septembre, tout comme l’accord mondial sur le climat, fin décembre, imposent à la France de relever sensiblement ses dépenses de solidarité. En 2015, la France n’y a consacré que 0,37 % de son revenu national brut, soit 9,22 milliards d’euros, loin de l’objectif de 0,7 % fixé par les Nations unies. Toujours parmi les grands pays donateurs, en volume d’aide, aux côtés des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et du Japon, elle a enregistré une érosion importante de ses crédits depuis 2010.

Le « rapport Rioux », remis le 11 janvier et préconisant une absorption de l’AFD par l’institution financière de la rue de Lille avait cependant été retoqué par les parlementaires, peu convaincus par ce projet « d’usine à gaz ». Anne Paugam, elle-même n’y était pas favorable, de même que le Trésor soucieux de garder une tutelle forte sur l’agence également chargée de gérer les quelque 200 millions d’euros de dons que la France accorde aux pays les plus démunis chaque année.

Ce désaveu ne lui a pas barré la route et à son poste de directeur il aura à mener ce rapprochement dont les termes restent à définir. François Hollande a en effet fixé une feuille de route : d’ici 2020, l’AFD devra être en mesure d’accorder 4 milliards d’euros de prêts et 370 millions de dons supplémentaires par an pour respecter les engagements de la France.

En 2015, l’AFD a engagé 8,3 milliards d’euros dont 38 % en Afrique subsaharienne.