Le vote en faveur d’un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE) marque le pas dans l’opinion britannique. Lundi 13 juin, deux sondages ICM pour le Guardian ont donné le « Brexit » (« british exit », ou sortie du Royaume-Uni de l’UE) gagnant à 53 %. Le résultat ne diffère pas selon que le sondage a été mené en ligne ou par téléphone, ce dernier moyen étant pourtant réputé comme apportant davantage de soutiens au « Remain » (rester dans l’UE).

Ce double sondage n’est pas une anomalie : depuis une dizaine de jours, les enquêtes d’opinion prédisant une victoire du vote « Leave » (quitter l’Union européenne) se multiplient. Le site WhatUKthinks, qui compile les enquêtes d’opinion et propose un « sondage des sondages », donne désormais le « Brexit » gagnant à 52 % en moyenne contre 48 % pour le vote « Remain » – un niveau jamais encore atteint par le « Leave ». Il y a trois semaines, le « Remain » était encore donné nettement gagnant.

Exemples de sondages réalisés par les instituts YouGov et ICM, en ligne et au téléphone :

Sondages YouGov pour ou contre le "Brexit"
Réalisés en ligne
Sondages ICM pour ou contre le "Brexit"
Réalisés par téléphone

Glissement de la campagne vers le thème de l’immigration

Selon le Guardian, cette évolution des sondages vers un vote « Leave »  accompagne le glissement de la campagne vers le thème principal de l’immigration, mis en avant par les partisans d’une sortie de l’UE.

Ces derniers profitent de la publication, fin mai, de statistiques sur l’immigration, reflétant une hausse des flux (330 000 personnes en 2015, dont 184 000 issues de l’UE). Ces chiffres contrarient la campagne du premier ministre, David Cameron, en faveur du maintien dans l’UE : son gouvernement avait promis de faire passer le nombre d’immigrants sous la barre des 100 000.

Au contraire, la campagne pour le « In » peine à communiquer sur ses thèmes de campagne, en particulier sur les difficultés économiques qu’ entraînerait un « Brexit », selon eux.

Les sondages donnant le « Leave » gagnant constituent l’un des facteurs qui pèsent sur les Bourses européennes : de Londres à Francfort, les places chutent depuis plusieurs jours. A Paris, le CAC 40 a cédé 6,68 % en cinq séances.