L’intervention des policiers au collège Surcouf de Saint-Malo jeudi matin avait suscité de vives critiques contre les méthodes de maintien de l’ordre en Bretagne. La ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a pour sa part jugé dimanche 5 juin sur France 3 qu’il n’était « pas normal que des élèves soient blessés » dans « une manifestation pacifique. »

De nombreux collégiens, ainsi que des parents, étaient massés devant les grilles de l’établissement, bloquées par une chaîne la nuit précédente, pour protester contre la fermeture annoncée de l’établissement, lorsqu’une douzaine de fonctionnaires de police de la ville étaient intervenus vigoureusement. Selon l’inspecteur d’académie, trois collégiens blessés ont été amenés à l’hôpital, « un de sixième et deux de troisième ».

« Je déplore cet épisode »

A la question de savoir si elle allait demander une enquête, la ministre de l’éducation nationale a répondu dimanche : « J’ai demandé à ce que les informations exactes sur la façon dont l’intervention s’est passée me soient fournies. »

« Je déplore cet épisode, ces images sont terribles. Il faut savoir qu’il s’agissait d’ouvrir la grille d’un collège qui avait été cadenassée par des manifestants, pour que les élèves ne restent pas attroupés dans des situations d’insécurité dehors. »

« En effet, ce n’est pas normal que des élèves soient blessés dans ce genre de manifestation pacifique », a-t-elle déclaré, alors que sur Twitter certains membres de la communauté éducative ont critiqué son absence de réaction sur ce sujet depuis jeudi.

L’intervention policière « a causé un profond émoi chez les enfants, dont beaucoup sont partis choqués et apeurés », a souligné de son côté vendredi la fédération de parents d’élèves FCPE.

Au lendemain de cette intervention, l’absentéisme s’est élevé à 40 % dans le collège, les parents préférant garder leurs enfants à la maison.