La découverte des résultats du bac, au lycée Jean-de-La Fontaine, à Paris. | AFP/MARTIN BUREAU

Savez-vous que le bac 2016 peut rapporter gros ? La « collante » n’ouvre pas seulement les portes de l’enseignement supérieur et la possibilité d’un avenir meilleur, elle peut également se métamorphoser en corne d’abondance et rapporter cadeaux, médailles ou encore euros, parfois même par milliers. Les généreux donateurs sont les régions, les départements, les mairies, et, dans une moindre mesure, l’Etat. Alors, qui gagne quoi avec le bac ? Les possibilités sont aussi nombreuses que le nombre de collectivités territoriales françaises, et varient en fonction de la couleur politique de l’exécutif local.

Engagement de campagne

En cette année qui suit les élections régionales, on notera ainsi qu’il fait bon réussir son bachot en Ile-de-France. Récompenser les lycéens méritants était un engagement de campagne de Valérie Pécresse, nouvelle présidente (Les Républicains) de la région. La mesure lui tenait à cœur : elle l’avait instaurée au niveau national en 2008, alors qu’elle était ministre de l’enseignement supérieur. 1 800 euros étaient accordés aux bacheliers ayant obtenu une mention très bien, poursuivant des études supérieures et bénéficiant, dans ce cadre, d’une bourse sur critères sociaux. Mais la gauche, revenue aux affaires, a tenté de supprimer cette prime en 2013, avant de se résoudre à la diviser par deux (900 euros). Une diminution que Valérie Pécresse entend compenser : 2 millions d’euros ont été budgétés, à distribuer pour l’édition 2016.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile

Les meilleurs lycéens franciliens issus de familles à faibles revenus devraient donc pouvoir compter sur 900 euros de l’Etat (un arrêté est attendu prochainement) et 900 euros de la région. Et puisque les ruisseaux font des rivières, la « crue baccalauréat » ne s’arrête pas là : le département des Yvelines accorde également une prime de 500 euros aux titulaires d’une mention très bien, également sur critères sociaux. 900 + 900 + 500 = 2 300 euros. Un pactole conséquent pour commencer ses études supérieures.

Aussi pour les mentions assez bien

Parmi les futurs bacheliers franciliens qui ont particulièrement intérêt à décrocher une mention très bien, figurent les habitants de Montrouge (Hauts-de-Seine). Ils obtiendront un bon d’achat de 800 euros utilisable pour du matériel informatique, des leçons pour le permis de conduire ou l’inscription dans un établissement d’études supérieures. Mais il n’est pas nécessaire d’être parmi les meilleurs lycéens pour bénéficier des fonds de la mairie : en effet, décrocher une mention bien ouvre droit à un bon d’achat de 400 euros. En 2015, ils sont 90 à avoir été récompensés.

D’autres communes des Hauts-de-Seine chouchoutent leurs lycéens. A Puteaux, une mention assez bien suffit pour faire l’objet de la générosité de la mairie. En 2015, les heureux bacheliers putéoliens se sont vu offrir une médaille de la monnaie de Paris nominative, un étui pour garder leur diplôme, ainsi qu’une perche à selfie. Mais ce n’est pas tout : l’exécutif municipal offre également une aide financière de 610 euros pour passer son permis de conduire. En 2015, ils sont 63 à en avoir bénéficié.

Un peu moins prodigue, la commune voisine de Courbevoie distribue, depuis 2010, des chèques cadeaux. En 2015, ils sont 48 à avoir décroché une mention très bien et à avoir reçu 100 euros de chèques livres et cadeaux. Les 50 qui n’ont obtenu que la mention bien ont reçu moitié moins : 50 euros de chèques.

Petite ville et prodigue

Il n’y a pas que dans l’ouest de la capitale, plus riche, que les collectivités mettent la main à la bourse pour récompenser leurs bons élèves. En Seine-Saint-Denis, la ville de Villemomble a accordé, en 2015, 300 euros à ses 18 titulaires d’une mention très bien, et renouvellera l’opération en 2016.

Mais c’est à Vesoul (Haute-Saône), que l’édile est le plus généreux. Dans cette petite ville de 15 000 habitants, une somme de 1 000 euros est offerte aux lycéens qui obtiennent le bac. La taille de la ville est sans impact sur l’attribution ou non d’une prime aux meilleurs bacheliers : alors que Paris a cessé depuis plusieurs années d’accorder ce type de gratification, Delle, 5 000 habitants dans le territoire de Belfort, accorde des bons d’achats de 50 euros à tous ceux qui décrochent une mention.

Les bacheliers franciliens ne sont pas les seuls potentiels bénéficiaires de la prime. Depuis 2008, les bacheliers d’Oyonnax ayant eu une mention à l’examen sont récompensés chaque année. En 2015, ils étaient 25 à obtenir un chéquier cadeau de 120 euros. Cette année, les titulaires d’une mention très bien pourront réclamer à la nouvelle région Rhône-Alpes - Auvergne la somme de 500 euros promise par Laurent Wauquiez, nouveau président de la grande région. « Cinq mille à six mille lycéens sont potentiellement concernés », estime la région. Soit un budget qui pourrait attendre les 3 millions d’euros.

A Cannes, 15 000 euros répartis par an

Certains futurs bacheliers des Alpes-Maritimes pourront également bénéficier d’un feu croisé de récompenses. Le conseil départemental a accordé en 2015 803 primes de 200 euros à ceux qui ont obtenu la mention très bien et renouvelle l’opération pour l’édition 2016. Ceux qui habitent Nice pourront y ajouter une somme identique, offerte cette fois par la mairie.

Quant à leurs voisins cannois, c’est 15 000 euros par an qui sont répartis à une sélection de bacheliers ayant obtenu une mention très bien, et qui poursuivent des études dans des filières d’excellence, sélectionnés par un jury municipal. Ils sont 9 en 2015 a en avoir bénéficié, pour des montants allant de 1 000 à 3 000 euros.

A noter que le département de l’Indre cesse cette année d’accorder des primes à ses bacheliers. « La loi [NOTRe] contraint la collectivité à ne pas renouveler cette opération », fait valoir une porte-parole. Le dernier volet de la réforme territoriale promulguée le 7 août 2015 restreint en effet les compétences des départements et des régions. Mais les domaines et les délais d’application restent flous, et bien des départements maintiennent leurs cadeaux. En Charente, 200 euros récompenseront chaque mention très bien.

Bac 2016 : dans quelles conditions réviser ?
Durée : 02:11