Pierre Gattaz le 17 février. | BERTRAND GUAY / AFP

Les propos de Pierre Gattaz ne sont « pas acceptables » s’est indigné Manuel Valls, mardi 31 mai, au lendemain des déclarations du président du Medef au Monde. Le premier ministre, qui s’exprimait devant les députés PS, est monté au créneau contre M. Gattaz, qui avait qualifié les syndicalistes de « voyous » et de « terroristes » dans un entretien paru lundi. « Ces propos sont à proscrire », a dit le premier ministre.

Critiquant l’attitude de la CGT dans le conflit contre le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs, M. Gattaz avait dit que « faire respecter l’Etat de droit, c’était faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes, ne bloquent pas tout le pays ».

Mardi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui avait déjà jugé ces propos « scandaleux », a annoncé l’intention du syndicat de « porter plainte pour diffamation ».

Martinez « prêt » au dialogue ?

Pour Manuel Valls, les « blocages » organisés par les syndicalistes ne sont pas non plus acceptables, et il l’a redit devant les députés, ajoutant que « reculer serait une faute politique ». C’est en substance ce qu’a, à son tour, répété M. Hollande dans un entretien paru mardi dans Sud Ouest.

Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte où la CGT semble changer de message. Interrogé sur RTL lundi soir, Philippe Martinez a semblé ne plus rejeter le projet de loi en bloc en en redemandant le retrait. Il s’est dit « prêt » à discuter sur certains points de la loi. Myriam El Khomri, ministre du travail, lui a répondu, mardi matin, en disant attendre des « propositions » de la CGT, tout en restant ferme sur le maintien de la philosophie du texte, en particulier de son article 2. Manuel Valls est allé dans le même sens, répétant son intention de « tenir sur le fond du texte », et notamment sur cet article. Or, justement, cet article fait partie des points qui « posent problème » au syndicat, principal acteur de la contestation sociale, et sur lequel il souhaite rouvrir le dialogue.