Une coalition arabo-kurde a lancé, mardi 24 mai, une opération, appuyée par la coalition dirigée par Washington, pour chasser le groupe Etat islamique (EI) du nord de la province septentrionale de Rakka, son fief en Syrie.

« Avec la participation de toutes les unités des Forces démocratiques syriennes (FDS), nous commençons une opération pour libérer le nord de Rakka », ont tweeté les FDS citant Rojda Felat, une commandante de cette coalition arabo-kurde, précisant que l’offensive a lieu avec la coalition antidjihadiste menée par les Etats-Unis.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte de son côté que l’opération a débuté ce matin avec « des frappes intenses de la coalition (…) au nord de la ville de Rakka et sur la ville elle-même ». « Au moins 22 jihadistes ont été tués », estime l’ONG.

Brève visite du chef des forces américaines au Moyen-Orient

Cette annonce intervient trois jours après une brève visite en Syrie du chef des forces américaines au Moyen-Orient (CentCom), le général Joe Votel, pour rencontrer les forces spéciales américaines déployées sur place et des combattants locaux, « pour préparer l’offensive sur Rakka », avaient rapporté des sources militaires américaines.

Dans leur annonce, les FDS ont indiqué que l’opération visait à « repousser les attaques terroristes [de l’EI] sur Chaddadé [dans la province de Hassaké, au nord-est], sur Tall Abyad [dans la province de Rakka] et sur Kobané [dans la province d’Alep, plus à l’ouest] ». Les FDS ne précisent pas si l’opération a pour but ultime de reprendre la ville de Rakka, capitale de facto du groupe ultraradical.

La prise de cette ville syrienne est, avec la prise de Mossoul, en Irak, l’objectif principal de la coalition internationale contre l’EI, a répété mardi le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Peu après l’annonce des FDS, il a affirmé que la Russie était prête à se coordonner avec la coalition arabo-kurde et les Etats-Unis pour chasser les djihadistes de leur fief. « Aujourd’hui, la possibilité d’une telle coordination existe », a-t-il déclaré lors d’un sommet à Tachkent, en Ouzbékistan, cité par l’agence de presse Interfax.

Lors de sa visite, le chef du CentCom avait rencontré des forces spéciales américaines déployées dans le nord-est de la Syrie et travaillant avec les combattants arabes syriens, ainsi que des responsables des FDS. Washington avait refusé vendredi une proposition russe de mener des frappes communes contre les groupes djihadistes en Syrie.