32 % des élèves en difficulté en 3e obtiennent finalement un baccalauréat professionnel, 11 % un bac techno, 5 % un bac général. | MARTIN BUREAU / AFP

Cinq ans après l’entrée en classe de troisième, près d’un élève considéré comme « faible scolairement » sur deux obtient le baccalauréat – un élève est considéré comme faible un élève ayant obtenu une moyenne de 8/20 aux épreuves écrites du diplôme national du brevet (et donc ne décrochent pas le diplôme). 32 % d’entre eux obtiennent un baccalauréat professionnel, 11 % un baccalauréat technologique et 5 % un baccalauréat général. C’est ce que révèle une étude de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’éducation nationale publiée en juin 2016.

La scolarité de ces élèves « faibles scolairement » a été suivie pendant cinq ans, ce qui permet de prendre en compte l’accès au baccalauréat avec seulement un redoublement après la troisième. La durée d’observation implique qu’une part de la cohorte n’a pas encore atteint le baccalauréat. De plus, l’accès au diplôme du CAP n’a pas été pris en compte.

Une orientation différente selon les académies

Selon la DEPP, le destin scolaire de ces élèves en difficulté en troisième est influencé par « les politiques académiques d’orientation », tandis que, pour les meilleurs élèves, ces politiques semblent sans impact. Ainsi, 23 % des élèves les plus faibles scolairement poursuivent en seconde générale et technologique. Mais cette proportion tombe à 13 % dans les académies de Caen, de Nantes ou de Rennes. À l’inverse atteint 38 % en Corse, 34 % dans l’académie de Créteil, 31 % dans celle de Versailles et 30 % à Paris.

« Cet effet académique est en partie lié à d’autres variables de contexte (éducation prioritaire, collège public ou privé, collège en zone urbaine ou rurale…), corrélées avec l’orientation ou les caractéristiques individuelles des élèves (âge et origine sociale notamment). Mais une partie de cet effet académique ou de localisation peut s’expliquer par l’offre de formation », explique la DEPP.

En effet, une autre étude de la revue Education et formations (avril 2016) montre que l’orientation en seconde générale et technologique est de « 68,4 % pour les élèves ayant un lycée général et technologique dans le territoire de vie du collège alors qu’elle est seulement de 63,3 % pour les élèves n’en ayant pas ». Cette différence est encore plus marquée pour les élèves les plus en difficulté scolaire (26,1 % contre 19,8 %). La proximité géographique entre collège et lycée général et technologique favoriserait alors le passage dans la voie générale et technologique.

Caen et la Corse aux deux extrémités

Si en moyenne 48 % des élèves les plus faibles scolairement ont obtenu le baccalauréat quatre ou cinq ans après l’entrée en troisième, cette proportion oscille entre 40 % dans l’académie de Caen et 60,1 % en Corse. Le taux d’accès au baccalauréat est relativement élevé dans les académies de Créteil (53,1 %), de Nancy-Metz (53,7 %), de Versailles (56 %), de Paris (56,6 %) et de Corse (60,1 %). À l’opposé, l’accès au baccalauréat est relativement faible dans les académies de Dijon (41,6 %), de Poitiers et Orléans-Tours (41,3 %) et de Caen (40 %).

En moyenne, les deux tiers des lauréats le sont dans la voie professionnelle, mais à Rennes quatre lauréats sur cinq sont des bacheliers professionnels alors qu’en Corse, seul un bachelier sur deux est dans ce cas.

Orientation post troisième des élèves « faibles scolairement » | MENESR/DEPP