Recueuillement au lendemain de l’attentat d’Istanbul, le 8 juin. | EMRAH GUREL / AP

Un groupe radical proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué vendredi 10 juin l’attentat à la voiture piégée qui a fait 11 morts mardi dans le centre touristique d’Istanbul.

« Le 7 juin au matin, nous avons perpétré une attaque contre la police antiémeute (…) pour venger la guerre sale menée dans le Kurdistan par les forces turques », a précisé ce groupe dans une déclaration publiée sur son site Internet, mettant en garde les touristes étrangers.

« Guerre brutale au peuple kurde »

Les TAK, créés il y a une dizaine d’années, sont d’une scission du mouvement rebelle kurde, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), fondé par Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie en Turquie.

Le groupe a accusé le Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur) du président, Recep Tayyip Erdogan, qui dirige la Turquie depuis 2002, d’être « responsable des pertes civiles », pour avoir « imposé une guerre brutale au peuple kurde », en riposte à l’offensive des forces de sécurité turques dans le sud-est du pays contre les rebelles kurdes.

Une deuxième attaque à la voiture piégée lancée cette semaine, mercredi, contre le siège de la police de Midyat, petite ville du Sud-Est anatolien, proche de la frontière syrienne, qui a, elle, coûté la vie à six personnes, dont 3 policiers, a été revendiqué jeudi par le PKK.

Le premier ministre, Binali Yildirim, a quant à lui écarté tout dialogue avec le PKK après ces deux attentats en Turquie. Le pays a déjà été la cible cette année d’une série d’attaques liées aux djihadistes ou à la reprise du conflit kurde qui ont fait des dizaines de morts et fortement affaibli le tourisme, secteur-clé de l’économie.