Arrêté lundi soir en gare de Carcassonne (Aude) et placé en garde à vue, un homme de 22 ans a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », vendredi 17 juin au soir. Il a été placé en détention provisoire.

Le jeune homme est soupçonné d’avoir voulu commettre « une action violente » imminente contre des touristes américains et russes. Selon ses déclarations, il envisageait de « se rendre en Syrie », mais faute d’« avoir pu financer son départ », il avait alors opté pour « un plan alternatif », décidant de « passer à l’acte » sur le sol français, « au nom du djihad armé ». Il aurait choisi de « mourir en martyr » en France avec les moyens dont il disposait. Lors de son interpellation, les policiers ont retrouvé sur lui un « couteau et une petite masse ».

Une radicalisation à travers Internet

Converti à l’islam en 2014, le jeune homme, fiché S, était suivi par les services antiterroristes depuis des mois et avait été assigné à résidence après les attentats parisiens de novembre.

Décrit comme fragile psychologiquement, il a passé son enfance à Lunel (Hérault), célèbre depuis que plusieurs de ses jeunes ont rejoint l’organisation Etat Islamique (EI) en Syrie. Il aurait entretenu des contacts avec plusieurs d’entre eux en Syrie, ainsi qu’avec d’autres Français partis faire le djihad. Sa radicalisation se serait faite à travers Internet, sur Facebook et, surtout, Telegram, une messagerie prisée des djihadistes de l’EI.

Le jeune homme « reconnaît s’être rendu sur Carcassonne pour des passages à l’acte visant des Américains et des Russes », rapporte une source judiciaire. Il envisageait de s’en prendre ensuite à des gendarmes et à des policiers. Une source proche de l’enquête précise que, lors de ses auditions, il aurait également reconnu s’être rendu à Carcassonne un mois plus tôt pour y faire des repérages.