Un jeune homme de 22 ans, soupçonné de préparer des actions en France, a été arrêté lundi 13 juin dans la soirée, près de la gare de Carcassonne, sur la base de renseignements et compte tenu de la crainte d’un passage à l’acte imminent, a indiqué une source judiciaire au Monde, confirmant une information de l’AFP.

Le jeune homme, décrit comme une personnalité instable, est actuellement en garde à vue et peut le rester jusqu’à vendredi soir, soit 96 heures au total. Il se trouve actuellement à Levallois-Perret, au siège de la DGSI, chargée de l’enquête. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet antiterroriste de Paris pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle.

Le jeune homme a passé son enfance à Lunel (Hérault) et habitait à Lisle-sur-Tarn (Tarn). Son casier judiciaire étant vierge, les enquêteurs sont en train d’étudier son parcours.

« Venger les souffrances de ses frères bombardés »

Lors de son arrestation, il a été trouvé en possession d’un couteau et d’un petit marteau. A ce stade, il reconnaît s’être rendu à Carcassonne pour des passages à l’acte visant des Américains et des Russes. Il envisageait éventuellement de s’en prendre ensuite à des gendarmes et des policiers.

Selon son avocat, qui s’exprime dans La Dépêche du Midi, « en accomplissant les actes pour lesquels il a été interpellé, il a la sensation de venger les souffrances de ses frères continuellement bombardés en Irak et en Syrie par la coalition internationale et plus précisément par les Russes et les Américains ». « A défaut de pouvoir se rendre en Syrie, faute de moyens financiers, pour combattre aux côtés de ses “frères” et mourir en martyr, il a décidé de poursuivre son combat sur le territoire national », poursuit Me Jocelyn Momasso.

« Un jeune homme désœuvré »

Selon une source policière, le jeune homme semble avoir des problèmes mentaux assez lourds. Il « zonait » sur Carcassonne, près de la gare. Il s’est vanté sur les réseaux sociaux d’un prochain passage à l’acte. Selon son avocat, « c’est un jeune homme désœuvré sur plusieurs plans (familial, social, professionnel) qui a trouvé via les réseaux sociaux une sorte de famille ».

Il avait été assigné à résidence dans le cadre de l’état d’urgence en février 2016. Il était dans le viseur car il avait déjà proféré plusieurs fois des menaces et montré des signes de radicalisation. Il avait été convoqué pour un entretien administratif à la DGSI courant 2015 dans lequel il avait admis des sympathies pour le « califat » fondé par l’organisation Etat islamique.