Le premier ministre Manuel Valls en Ardèche, le 20 mai 2016. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Le gouvernement est déterminé à « combattre » par la loi les « rémunérations indécentes » de certains patrons. C’est ce qu’a répété le premier ministre, Manuel Valls, vendredi 20 mai, lors d’un déplacement à Privas, dans l’Ardèche. Il n’y a « qu’une seule ligne au gouvernement, valoriser le travail, le mérite, mais aussi combattre des rémunérations indécentes, a-t-il déclaré. Nous partageons évidemment cette ligne avec Emmanuel Macron », le ministre de l’économie.

Face à la polémique suscitée par l’augmentation de la rémunération du patron de Renault, Carlos Ghosn, et devant la volonté de la majorité, Manuel Valls a confirmé son intention de légiférer, une idée avancée quelques jours plus tôt par François Hollande lui-même, mais qu’Emmanuel Macron, également présent à Privas, avait critiquée. Le 29 avril, Carlos Ghosn a vu sa rémunération, de plus de 7 millions d’euros, validée par le conseil d’administration en dépit d’un vote négatif des actionnaires.

« Les chefs d’entreprise ont une responsabilité »

« J’ai eu l’occasion de réagir notamment concernant le salaire du patron de Renault. Nous avons fait le choix de mettre les entreprises face à leurs responsabilités. Cela n’a pas suffi », a regretté M. Valls. « La proposition de révision du code de conduite », le code de gouvernance des entreprises, « se limite à dire que le conseil d’administration doit tenir compte du vote de l’assemblée générale », a encore déploré le chef du gouvernement. « C’est bien loin de ce que nous étions en droit d’attendre de la part des chefs d’entreprise, qui ont une responsabilité. Ils ne sont pas en dehors de la société », a insisté M. Valls.

Sous la pression du gouvernement, les représentants des grands patrons ont lâché vendredi un peu de lest sur le salaire des dirigeants d’entreprise en annonçant une révision de leur code de bonne conduite, tout en refusant de rendre « contraignant » le vote des actionnaires sur ce sujet.