Virginia Raggi à Ostia, le 17 juin. | ANDREAS SOLARO / AFP

Le second tour des élections municipales à Rome (Italie) voit s’affronter, dimanche 19 juin, le candidat de la gauche, Roberto Giachetti, 55 ans, et Virginia Raggi, 38 ans, candidate du Mouvement 5 étoiles (Movimento 5 Stelle ou CinqueStelle – M5S). Cette dernière a devancé son adversaire de 11 points au premier tour et pourrait devenir la première femme maire de Rome. Sa victoire résonnerait également comme une sanction des électeurs à l’égard du chef du gouvernement, Matteo Renzi.

Avocate de formation, Virginia Raggi a grandi « fuori mura », « hors les murs » de la ville de Rome, dans un quartier périphérique. Sur le site du Mouvement 5 étoiles, elle revendique un parcours méritocratique : « C’est aux efforts de mes parents et à mon assiduité que je dois d’avoir pu étudier. »

Virginia Raggi est entrée en politique avec la création du M5S, en 2009, avant d’être élue conseillère d’arrondissement en 2011. Mais sa formation politique est aussi marquée par l’ombre de Silvio Berlusconi, puisqu’elle fit son stage d’avocate dans le cabinet de Cesare Previti, l’un des défenseurs du Cavaliere, condamné définitivement pour corruption.

Candidate antisystème

La ville de Rome se relève à peine du scandale « mafia capitale », révélé en décembre 2014. La découverte d’un vaste réseau de corruption, mêlant des élus, des fonctionnaires et des criminels, a conduit à la démission du maire de centre gauche Ignazio Marino. « L’honnêteté » est donc devenue le mot-clé de cette campagne, et sur ce terrain, Virginia Raggi peut revendiquer une longueur d’avance, puisque son parti n’a jamais pris de responsabilités dans la gestion municipale.

La candidate du mouvement de Beppe Grillo s’appuie sur les thèmes favoris de cette formation qui pioche tantôt à gauche tantôt à droite, y compris dans les extrêmes, pour nourrir sa dénonciation d’une classe politique qu’elle présente comme malhonnête. Son programme repose sur trois piliers : transports, ordures, transparence. « Le mouvement ne fera pas de promesses intenables en échange de voix », dit Virginia Raggi.

Au cours de sa campagne, Virginia Raggi n’est pas vraiment entrée dans les détails de son programme pour redresser la ville, endettée à hauteur de 12 milliards d’euros, ni sur la composition de l’équipe municipale en cas de victoire.

Ce point est pourtant crucial : l’absence de cadres ayant fait leurs preuves dans la gestion politique au quotidien est l’une des raisons du bilan mitigé du M5S dans les villes de moindre envergure déjà conquises, telles Parme ou Livourne.