Le parquet a annoncé, mercredi 25 mai, qu’il faisait appel contre la remise en liberté sous contrôle judiciaire de trois des quatre personnes mises examen pour l’incendie d’une voiture de police où se trouvaient deux agents, en marge d’une manifestation contre la « haine anti-flics », le 18 mai à Paris.

Les quatre hommes, dont trois sont étudiants, âgés de 18 à 32 ans, avaient été mis en examen samedi 21 mai, notamment pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et destruction de bien en bande organisée.

Mardi 23 mai, trois d’entre eux avaient été remis en liberté sous contrôle judiciaire par un magistrat, tandis qu’un autre était placé en détention provisoire.

L’annonce de cette remise en liberté avait provoqué l’indignation du syndicat Alliance, qui avait qualifié la décision de « signal désastreux envoyé aux militants anti-flics ».

Invité, mercredi matin dans l’émission « Les Quatre Vérités » sur France 2, le garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a expliqué « qu’on ne décide pas comme cela de mettre quelqu’un en prison ».

Les vidéos de l’attaque, survenue près de la place de la République à Paris, montrent un homme brisant la fenêtre côté conducteur, puis un autre frappant le policier assis. Un troisième homme casse la vitre arrière à l’aide d’un plot métallique puis un autre lance un fumigène allumé dans la voiture, provoquant l’embrasement du véhicule.

Une vidéo montre l'assaut sur la voiture de police incendiée à Paris
Durée : 01:15

En début de semaine, les avocats des quatre hommes ont dénoncé un dossier « vide ». « Je suis sidéré par l’outrecuidance du parquet de lancer une procédure pareille », a ainsi réagi MAntoine Comte, qui défend l’un des mis en examen. « Dans le dossier, il n’y a que des vidéos et des photos sur lesquelles on ne peut pas identifier les auteurs des faits. Au lieu de lancer une procédure contre X, on vise quatre personnes pour satisfaire les syndicats de police. »

Pour Me Comte, l’accusation se fonde uniquement sur un témoin anonyme dont le nom apparaît finalement dans un procès-verbal et « qui se trouve être un policier des renseignements généraux de la préfecture de police. Son témoignage désigne un groupe de personnes, mais ne donne pas d’indications sur ce qu’elles font ».

Me Irène Terrel, qui défend un autre des quatre hommes, a annoncé qu’elle allait « demander la nullité du témoignage ». L’avocate s’inquiète en outre d’une « manipulation politique » de l’affaire.