Bastian Schweinsteiger après son but, dimanche, à Lille face à l’Ukraine, le 12 juin 2016. | CARL RECINE / REUTERS

L’Allemagne a gagné, dimanche 12 juin contre l’Ukraine, mais elle n’a pas su convaincre. « Le champion du monde a chancelé mais n’est pas tombé », positive Sport Bild. « Une victoire avec beaucoup de points d’interrogation », titre, plus réaliste, Der Spiegel. Süddeutsche Zeitung y a vu une entrée en matière réalisée « avec des soubresauts dans le moteur ».

La Frankfurter Allgemeine Zeitung fait le même constat. La Mannschaft s’est imposée, « mais en ce qui concerne la performance, ce 2-0 contre l’Ukraine reste assez en dessous des attentes et sûrement aussi des objectifs [que s’est fixés l’équipe] ». Le quotidien de Francfort n’est pas tendre avec la sélection nationale, en particulier en ce qui concerne sa prestation en première période : « Sans aura ni conviction, ces Allemands semblaient être une version au rabais des champions du monde. »

Au cœur des critiques, la ligne de défense allemande, plombée par les absences de Philipp Lahm, retraité, et Mats Hummels, sélectionné mais convalescent. Le pilier Jerome Boateng était flanqué des moins expérimentés Mustafi, Höwedes et Hector (sur le terrain, le seul joueur allemand à ne pas avoir disputé le Mondial au Brésil). « Une défense qui ne serait pas digne de champions d’Europe », assène Der Spiegel. La FAZ relève, quant à elle, « une marge de progression nécessaire dans tous les secteurs ».

La Mannschaft a même connu un véritable passage à vide en fin de première période, où les quelques occasions que se sont créées les Allemands « n’étaient que des pétards insignifiants face au feu d’artifice offensif allumé par les Ukrainiens », selon la Süddeutsche Zeitung.

Le retour de Schweinsteiger

Le seul joueur qui a trouvé grâce auprès des commentateurs fut Bastian Schweinsteiger, « le vrai chef », comme le souligne Der Spiegel. Revenant d’une blessure au genou, le capitaine allemand a signé de la meilleure des manières son retour, en marquant le second but, dans les arrêts de jeu. Un « méga come back », jubile Sport Bild, pour qui « Schweini », en trois minutes sur le terrain seulement, « est venu, a marqué et a gagné ».

Lyrique, le magazine spécialisé 11 Freunde a résumé dans sa couverture live du match les attentes autour de la prestation du milieu du Bayern Munich pour son retour sur le terrain : « Il reprend la balle de volée, la met dedans, avec tout ce qu’il a, avec ses 116 sélections, avec ses blessures, avec ses fêlures, avec son indestructibilité, avec un énorme, magnifique MALGRÉ TOUT, il marque le 2-0, le plus important but de sa carrière. »

Ce qui risque de ne pas suffire pour la suite, plus précisément contre la Pologne, jeudi 16 juin. Au vu de ce qui s’est passé sur le terrain dimanche, le magazine de foot Kicker prévient : « Un Schweinsteiger en meilleure forme ne pourra définitivement pas faire de mal contre le plus fort adversaire de la poule. »