Le ministre de la défense américaine, Ashton Carter, a donné une conférence de presse à l’occasion de la réunion de l’OTAN à Bruxelles. | JOHN THYS / AFP

Ashton Carter, le ministre américain de la défense, a déploré vendredi 16 juin que la Russie ait bombardé des combattants soutenus par les Etats-Unis pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) dans le sud de la Syrie.

« Voilà un exemple où [les Russes] ont en fait attaqué des forces combattant le groupe Etat islamique », au lieu de s’en prendre aux djihadistes, a déclaré M. Carter à la presse. Le chef du Pentagone a souligné qu’une telle attaque était contraire à l’intention affichée par Moscou de combattre l’EI. Mais il a laissé entendre que l’aviation russe avait peut-être commis une erreur d’identification. Dans ce cas, « c’est assez révélateur de la qualité de l’information sur laquelle ils appuient leurs bombardements », a-t-il dit.

Des combattants anti-EI et de la Nouvelle armée syrienne parmi les victimes

Selon des sources américaines, l’aviation russe a bombardé, jeudi, des combattants anti-EI soutenus par le Pentagone dans la région d’Al-Tanaf, un poste-frontière entre la Syrie et l’Irak. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a de son côté confirmé des frappes contre des combattants de la Nouvelle armée syrienne (NAS), faisant état de deux morts. Selon la même source, ce groupe né en 2015 compte environ 125 combattants non islamistes entraînés par les Américains et les Britanniques dans un camp de la coalition internationale en Jordanie. Ces combattants viennent principalement de Deir Ezzor (est), bastion de l’EI, mais aussi de Homs, selon la même source.

Dans son bulletin quotidien diffusé jeudi soir, le ministère russe de la défense n’a pas fait allusion à ces bombardements. Il a affirmé que Moscou « n’avait pas mené de raids contre des formations de l’opposition armée » engagées dans une trêve datant de février et violée à plusieurs reprises.

Les Etats-Unis et la Russie ont mis en place une ligne communication pour échanger quotidiennement des informations sur leurs vols militaires et éviter tout incident entre eux dans le ciel de Syrie. Mais cette ligne de communication « n’a pas été utilisée de manière professionnelle » dans ce cas-ci par les Russes, a déploré vendredi M. Carter : « Nous essayons de clarifier les faits, et d’utiliser ce canal avec les Russes pour comprendre ce qui s’est passé. »