Le premier ministre yéménite Ahmed ben Dagher lors d’une conférence de presse à Riyad le 18 mai. | FAISAL AL NASSER / REUTERS

Le premier ministre yéménite Ahmed ben Dagher a rejeté, mercredi 18 mai, une proposition, avancée par les rebelles, de former un gouvernement d’union. Il les a accusés de mettre en péril l’unité et l’économie du pays, ravagé par la guerre depuis plus d’un an. S’adressant à la presse à Riyad, où il vit en exil, M. Ben Dagher a souligné que les rebelles chiites houthistes devraient, conformément à la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU, remettre les armes et se retirer des territoires, dont la capitale, Sanaa, qu’ils ont conquise depuis leur coup de force contre l’Etat en 2014 :

« Le retrait [des rebelles] des institutions de l’Etat est une question non négociable. »

Les pourparlers de paix, engagés le 21 avril, sous l’égide de l’ONU, entre gouvernement et rebelles, piétinent à Koweït. Les rebelles, alliés aux partisans de l’ancien président déchu Ali Abdallah Saleh, ont fait d’un gouvernement de transition consensuel un préalable à l’application de la résolution onusienne.

Crise économique et humanitaire

Alors que le Yémen célèbre dimanche le 26e anniversaire de son unification, le premier ministre estime que le pays est devant « un choix historique » : préserver son « unité » ou risquer le « morcellement ». D’autant, a-t-il ajouté, que le pays est confronté à « l’effondrement de son économie » après que les rebelles ont dépensé en un an, dans leur effort de guerre, « quelque 3 milliards de dollars qui représentaient le gros des réserves en devises du pays ».

Le pays fait face à une envolée des prix des produits de première nécessité. Les prix de la farine, du riz ou du sucre, sont par exemple en hausse de plus 30 % et ceux des fruits et légumes ont augmenté ces derniers jours d’au moins 20 %, selon des habitants. Sur les 26 millions d’habitants du Yémen, plus de 13 millions ont besoin d’une assistance humanitaire, 7,6 millions souffrent d’« insécurité alimentaire grave » et 2,5 millions ont été déplacés par le conflit depuis janvier 2014, selon des estimations de l’ONU.