Dans une rue de Tokyo, lundi 27 juin. | TORU YAMANAKA / AFP

Encore groggy à la suite du « Brexit », les marchés européens tentaient de reprendre leurs esprits lundi. Le Footsie, le Dax et le CAC 40 baissaient légèrement quelques minutes après le début des cotations, malgré une accalmie sur les Bourses asiatiques et le discours volontariste de la Banque des règlements internationaux – considérée comme la banque centrale des banques centrales – ce week-end.

Même si une stabilisation des indices ou un rebond technique – phénomène assez classique après une violente chute – est probable, la volatilité demeurera élevée durant les prochaines séances. Les indices européens resteront sous pression tant qu’une feuille de route claire ne sera pas établie pour mener à bien le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe désormais des 27.

Le risque que les revendications des partis eurosceptiques affaiblissent la construction européenne devrait aussi durablement peser sur la monnaie européenne, qui reculait encore lundi matin face au dollar (– 0,5 %, à 1,10 dollar). Surtout, les économistes ont beau assurer que l’impact du « Brexit » sera limité pour l’activité de la zone euro, la sortie du Royaume-Uni renforce les incertitudes sur la conjoncture mondiale, déjà marquée par un ralentissement du rythme de croissance et une envolée de l’endettement publique et privé.

Valeurs refuges

Après avoir plongé de plus de 10 % vendredi 24 juin, la livre continuait de baisser lundi (à 1,34 dollar la livre). Et elle pourrait poursuivre sur cette voie si la Banque d’Angleterre devait réduire ses taux d’intérêt pour soutenir une économie qui tombera en récession en 2017, selon les prévisions de Goldman Sachs.

Les valeurs refuges – or, yen, dollar – restaient bien orientées lundi matin, ce qui ne fait pas les affaires de pays comme le Japon ou la Chine, la hausse de leurs devises pénalisant leurs entreprises exportatrices. Pour éviter une appréciation trop forte de sa monnaie, la banque centrale chinoise a d’ailleurs fixé lundi le niveau de référence du yuan face au dollar à son plus bas niveau depuis la fin de 2010. Pour l’anecdote, cette dépréciation est la plus forte baisse quotidienne depuis août 2015, lorsque la Chine avait ébranlé les places financières mondiales en dévaluant sa monnaie.