Le procureur de Dunkerque (Nord) a annoncé, vendredi 24 juin, que cinq migrants, « un Iranien et quatre Irakiens, dont l’un mineur », ont été placés en garde à vue pour violences contre des policiers après que des migrants installés sur le camp de la Linière en bordure de la très fréquentée autoroute A16 reliant la Belgique à Calais « ont tendu une sangle [jeudi après-midi] en travers de l’autoroute pour arrêter la circulation », selon le procureur Eric Fouard, qualifiant ce mode d’action de « phénomène nouveau ».

L’autoroute a dû être fermée et, lors de l’intervention, les forces de l’ordre ont « reçu des pierres qui ont bien endommagé un camion de CRS et qui ont blessé un CRS au bras », a fait savoir M. Fouard. Plusieurs véhicules de particuliers ont également été endommagés, touchés par des pierres lancées par des migrants.

Nouveau mode opératoire

Selon une porte-parole de la préfecture du Nord, « entre 40 et 50 migrants étaient présents sur l’autoroute, avec comme objectif de monter dans des camions ». D’après le parquet de Dunkerque, « il y a déjà eu à deux ou trois reprises des incursions sur l’A16 pour ralentir la circulation et monter dans des camions », mais pas selon ce mode opératoire.

L’enquête a été confiée au commissariat de police de Dunkerque. Les mis en cause pourraient être déférés samedi, selon une source judiciaire.

Le camp de la Linière, situé à Grande-Synthe et construit par Médecins sans frontières et la municipalité, a été inauguré en mars après la fermeture du site insalubre du Basroch. Selon le dernier comptage réalisé en juin, environ 800 personnes, essentiellement des Kurdes irakiens, y vivent.

A une trentaine de kilomètres plus à l’ouest, dans le camp de la Lande à Calais, surnommé la « jungle », les migrants tentent également régulièrement de bloquer les poids lourds afin de monter dans les chargements. Mais il s’agit d’une rocade portuaire et non d’une autoroute.