Selon un sondage « Washington Post »-ABC, environ deux Américains sur trois pensent que Donald Trump n’est pas qualifié pour conduire le pays. | CARLO ALLEGRI / REUTERS

Donald Trump a finalement renoncé à son projet d’interdire l’entrée du territoire américain aux musulmans, a annoncé CNN, lundi 27 juin. Interrogée par la chaîne d’information, la porte-parole nationale de M. Trump, Katrina Pierson, a reconnu que le candidat républicain « allait affiner sa stratégie ».

Samedi, une autre porte-parole de son équipe de campagne, Hope Hicks, avait dit à CNN que l’interdiction d’entrée concernerait les ressortissants des seuls pays qualifiés par M. Trump d’« Etats terroristes ».

Multiplication des propos hostiles

Le candidat républicain présumé avait suggéré une « fermeture totale » des frontières américaines aux musulmans au lendemain de la tuerie de San Bernardino (Californie), au cours de laquelle Syed Rizwan Farook et Tashfeen Malik, un couple ayant prêté allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), avaient tué quatorze personnes, le 2 décembre 2015.

Après le massacre d’Orlando, le 12 juin, M. Trump avait encore durci sa position antimusulmane et proposé de suspendre l’immigration « issue de zones du monde qui ont un passé démontré de terrorisme contre les Etats-Unis ». Le candidat avait alors estimé que les Etats-Unis devaient davantage recourir aux contrôles au faciès, à l’image de ce qui se fait dans d’autres pays, et durcir leur politique répressive.

Les prises de position de Donald Trump vis-à-vis des musulmans lui ont valu de nombreuses critiques au sein même du Parti républicain.

Décrochage dans les sondages

Le revirement opéré ce week-end par M. Trump fait suite à son recul dans les enquêtes d’opinion. Un sondage Washington Post-ABC publié le 26 juin traduit ainsi le malaise grandissant chez les républicains, provoqué par la rhétorique incendiaire du candidat.

Selon ce sondage, environ deux Américains sur trois pensent que Donald Trump n’est pas qualifié pour conduire le pays. Ils estiment que ses déclarations sur les femmes, les minorités et les musulmans montrent qu’il a « des préjugés ». Ils perçoivent également comme racistes ses attaques contre un juge fédéral dont il avait évoqué les origines mexicaines.

Cette évolution du discours suit également l’annonce, cette semaine, que le candidat républicain aborde la dernière phase de la campagne des primaires avec un important retard financier sur sa rivale démocrate, Hillary Clinton.