Plus d’un mois après le crash encore inexpliqué du vol MS804 d’EgyptAir, le parquet de Paris a annoncé, lundi 27 juin, qu’il ouvrait une information judiciaire pour « homicide involontaire ». L’avion, qui ralliait Le Caire depuis Paris, avait disparu des radars dans la nuit du 18 au 19 mai avant de s’abîmer en mer Méditerranée entre la Crète et la côte nord de l’Egypte.

Quinze Français étaient à bord de l’appareil, ce qui justifie l’ouverture d’une enquête en France. L’avion transportait également 40 Egyptiens, deux Irakiens, deux Canadiens, ainsi que des ressortissants d’Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d’Arabie saoudite et du Soudan.

Les boîtes noires « fortement endommagées »

L’annonce du repêchage des deux boîtes noires de l’appareil à la mi-juin a ouvert la perspective de voir le mystère du crash de l’appareil levé. « Fortement endommagées », les boîtes noires – qui contiennent l’enregistrement audio de ce qui s’est passé dans le cockpit pour l’une et les données de vol pour l’autre –, vont être réparées en France dans les laboratoires du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA). Leur exploitation pourrait donc prendre du temps.

Pour l’heure, les seules informations connues sont les derniers mouvements de l’appareil avant sa disparition des écrans radars, à 280 km des côtes égyptiennes : deux virages brutaux et une chute de 22 000 pieds. Juste avant cette disparition, et deux minutes durant, le système de transmission automatisé de messages de l’appareil avait indiqué que 10 alarmes s’étaient déclenchées à bord. Elles signalaient de la fumée dans le cockpit, dans des toilettes et sous la cabine de pilotage, ainsi qu’une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes de l’avion.