Lors d’une cérémonie placée sous très haute sécurité, dimanche 26 juin, la ministre tunisienne du tourisme, Selma Elloumi Rekik, et un responsable du Foreign Office pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Tobias Ellwood, ont déposé des gerbes de fleurs au pied du panneau « In Memoriam » pour les 38 victimes dont 30 Britanniques, plantée au bord de la mer à Port Al-Kantaoui, station balnéaire près de Sousse.

Sous l’œil des forces de sécurité présentes en masse, un pasteur a égrené les noms des victimes, et 38 roses blanches ont été déposées à la mémoire de chacune d’elles.
Des diplomates d’Allemagne, du Portugal, d’Irlande, de Belgique et de Russie, pays ayant également perdu des ressortissants lors de l’attaque, étaient présents, tout comme des employés de l’hôtel.

Montée d’une mouvance djihadiste

« Il est important de se souvenir des vies de ceux que nous avons perdus et de continuer à soutenir ceux qui ont été pris dans cet événement tragique », a souligné M. Ellwood, en remerciant le personnel de l’hôtel, dont des membres « se sont mis en travers des armes pour protéger la vie d’Européens ».

Le 26 juin 2015, un Tunisien armé d’une kalachnikov débarquait sur la plage et dans l’hôtel Imperial Marhaba et ouvrait le feu sur les estivants étrangers avant d’être tué par la police.
L’attentat, revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), survenait trois mois après celui du musée du Bardo à Tunis, qui avait tué 21 touristes et un policier.

Un choc pour la Tunisie et un coup très dur pour le tourisme, déjà affecté par l’instabilité qui avait suivi la révolution de 2011. Depuis ce soulèvement, la Tunisie fait face à la montée d’une mouvance djihadiste extrémiste, responsable de la mort de dizaines de touristes ainsi que de soldats et de policiers.

Etat d’urgence

En novembre 2015, un troisième attentat majeur revendiqué par l’EI avait tué douze agents de la garde présidentielle en plein Tunis. L’état d’urgence proclamé dans la foulée de cette attaque est toujours en vigueur.

Après Sousse, la Grande-Bretagne avait recommandé aux touristes britanniques de quitter la Tunisie et déconseillé tout voyage « non essentiel » dans le pays. « On a eu plusieurs entretiens et nous sommes en contact avec les responsables de la Grande-Bretagne. Après le mois de ramadan, le conseil aux voyageurs va être actualisé. Espérons qu’il soit positif », a déclaré Mme Elloumi.

M. Ellwood a qualifié son entretien à ce sujet avec la ministre tunisienne de « très constructif » et salué « les énormes progrès » faits en matière de sécurité en Tunisie, sans toutefois se prononcer sur la possibilité de modifier ce conseil aux voyageurs dans le sens d’un encouragement. « Mais je parle pour tous les Britanniques : [ils] ont hâte de revenir en vacances ici », a-t-il assuré.