L’Islandais Aron Gunnarsson. | Michael Dalder / REUTERS

C’est, sans conteste, la plus grande nuit du football islandais. « Ce matin, l’Islande fait partie du cercle des huit meilleures nations européennes, n’en revient toujours pas le site d’information mbl.is. Avec une volonté et une détermination incroyable, l’Islande a continué et continue d’écrire l’histoire. »

« S’il y a bien une chose que personne ne pouvait imaginer, dans le staff et en Islande, c’était que nos garçons marquent un but tôt dans le match, c’est pourtant ce qui s’est produit lors de cette soirée », relate Visir. Car c’est d’abord « le désespoir » qui a frappé l’île nordique, avec un penalty de Wayne Rooney encaissé dès les premières minutes de jeu. « Puis, quatre-vingts secondes plus tard : la sanction islandaise, poursuit le quotidien de Reykjavik pour décrire l’égalisation de Ragnar Sigurdsson. Le sélectionneur anglais avait envoyé cinq de ses assistants pour observer nos matchs, ils n’ont pas dû bien regarder. » Dès la 18e minute, les Islandais «jouaient comme des rois» et menaient 2-1, un score qu’ils n’allaient pas lâcher jusqu’au coup de sifflet final, malgré « les attaques vicieuses de l’Angleterre ».

« Sans doute l’adrénaline »

« Ils ne nous ont pas calculés et n’ont pas compris la folie islandaise », déclarait après le match le capitaine Aron Gunnarsson, pourtant blessé pendant une grande partie de la rencontre d’après mlb.is. Je voyais double en seconde période, je commençais à avoir des douleurs au scrotum. Je ne sais pas comment j’ai tenu, c’est sans doute l’adrénaline. » Ce qui ne l’a pas empêché, après la rencontre, de jouer le chef d’orchestre du fameux cri viking avec les supporteurs.

Autre nouveau héros national, « celui dont les commentaires mettent le feu au monde connecté », le commentateur sportif Gudmundur Benediktsson (surnommé «Gummi Ben» en Islande) a de nouveau fait des siennes pendant le huitième de finale, comme le décrit  Sur le dernier corner raté par les Anglais, Gummi a laissé exploser sa joie et a complètement perdu le contrôle de lui-même. » Il est possible d’écouter sa prose liée au second but islandais dans la vidéo ci-dessous.


Consécration ultime pour l’Islande, même son grand voisin norvégien met à l’honneur la petite île de 330 000 habitants mardi matin. La couverture de Verdens Gang, le tabloïd le plus lu du pays, est ainsi rédigée en islandais et pousse un cri du cœur : « Oui, nous aimons ce pays. »

Désormais, c’est la France, pays hôte, qui se tient sur la route des Vikings. Pas de quoi inquiéter la presse de Reykjavik, qui plane déjà au-dessus de l’Europe, comme le quotidien Visir :

« Nos garçons continuent d’apporter au monde une surprise, mais c’en est une pour tous sauf pour eux. Ils sont sacrément bons. Allez marcher sur ceux qui restent, quelle journée ce sera pour le football et la nation islandaise. »

« Nous allons désormais travailler pour amener le plus grand nombre d’Islandais à Paris ce week-end », a assuré l’un des dirigeants d’Icelandair, la compagnie nationale d’aviation, à mlb.is. Les Islandais lorgnent déjà les 81 000 places du Stade de France, «même s’il faut partager avec les locaux », semble regretter le site d’information.

Avant la rencontre avec l’Angleterre, le magazine The Reykjavik Grapevine avait prévenu : « Le chemin des Islandais vers la victoire passe toujours par une lutte entre David et Goliath, ce sera désormais David contre tous les Goliath. »