Julian Draxler (à droite) félicité après le troisième but allemand face à la Slovaquie. | Frank Augstein / AP

Dans cet Euro où les « petites » équipes surprennent et où les « grandes » sélections peinent à assumer leur statut, l’Allemagne, au terme d’un match abouti, s’est collé l’étiquette de favori, dimanche au stade Pierre Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. Ultra-dominatrice, la Mannschaft a battu sans difficulté la Slovaquie (3-0), réduite à un simple rôle de sparring-partner. En quarts de finale, les Allemands joueront, samedi 2 juillet à Bordeaux, contre l’Espagne ou l’Italie, qui s’affrontent lundi.

Les joueurs de Joachim Löw - surpris cette fois-ci par les caméras sur le banc en train de se renifler la main après se l’être passée sous l’aisselle -, avaient été les premiers dans cet Euro à remporter une rencontre par plus d’un but d’écart lors de la phase de poules (face à l’Ukraine, 2-0, déjà au stade Pierre-Mauroy, le 12 juin). Ils sont également les premiers à remporter leur huitième de finale par une marge aussi confortable. Un score qui reflète la différence de niveau importante entre les deux adversaires du jour.

Penalty détourné

Dès le début de la partie, jouée sur une nouvelle pelouse posée il y a quelques jours et bien moins catastrophique que la précédente, les Allemands monopolisaient le ballon. Les coéquipiers de Manuel Neuer, avec ce jeu fluide qui les caractérise, ne tardaient pas à s’approcher des cages de Matus Kozacik. Dès la 7e minute, un coup franc de Toni Kroos était repris de la tête par Sami Khedira, mais Kozacik dégageait tant bien que mal. Au corner suivant, le ballon repoussé par la défense slovaque trouvait Jerome Boateng. D’une splendide reprise de volée, la frappe du défenseur central allemand, légèrement dévié par le Slovaque Milan Skriniar, trompait cette fois Kozacik.

La domination allemande se poursuivait et le match semblait plié avant même le quart d’heure de jeu, lorsque l’arbitre polonais Szymon Marciniak siffla penalty pour une faute de Martin Skrtel sur Mario Gomez. Mais Mesut Özil voyait sa frappe détournée par Kozacik, qui avait bien plongé sur sa gauche (13e). Dans une enceinte où l’on entendait surtout les supporteurs allemands, la physionomie de la rencontre semblait pourtant claire, avec une Allemagne qui maîtrisait son sujet et des Slovaques incapables de s’approcher du but de Manuel Neuer.

Seul espoir pour la Repre : contrairement aux premières minutes du match, les Allemands se montraient peu réalistes par la suite. Une frappe de Khedira à côté (25e), un centre d’Özil conclu par une épaule de Müller au-dessus des buts slovaques (28e) ou encore un joli slalom de Julian Draxler dans la surface de réparation adverse (30e), avant une frappe trop croisée de ce même Draxler (41e), ne donnaient rien. A cinq minutes de la pause, les Slovaques se créaient même leur première occasion. Sur un centre de Peter Pekarik, l’attaquant Juraj Kucka envoyait de la tête et de l’épaule un ballon dans la lucarne de Neuer, qui d’une belle détente et d’une solide claquette en corner, évitait l’égalisation (41e).

Les dribbles de Draxler

Paradoxalement, ce réveil slovaque était immédiatement puni par l’Allemagne, sur l’action suivante. Le milieu de terrain de Wolfsburg, Julian Draxler, excellent dribbleur, partait dans une énième course. Quelques roulettes et un passement de jambes plus tard, il avait éliminé son vis-à-vis et pouvait centrer une offrande pour Mario Gomez, auteur du deuxième but allemand (43e).

Très inspiré dans le jeu, provocateur dans le bon sens du terme, Draxler, homme du match, allait encore régaler le public en seconde période. D’abord en mystifiant deux adversaires slovaques d’une roulette « zidanesque » (61e). Puis, surtout, avec une reprise de volée parfaitement exécutée, à la réception d’un corner de Mesut Özil dévié par Mats Hummels et un défenseur slovaque (63e). Les Slovaques, eux, se créaient des coups francs, mais ni Hamsik (55e), ni Kucka (59e) ne réussissaient à les faire fructifier.

La fin de rencontre baissait en intensité dans la dernière demi-heure. Les Allemands faisaient tourner le ballon et l’effectif, avec l’entrée de trois remplaçants (Höwedes, Podolski, Schweinsteiger). Le public attendit le premier but de Thomas Müller lors d’un Euro - lui qui a déjà marqué dix fois en deux Coupes du monde -, mais il ne vint pas. En quarts, face à l’Italie ou l’Espagne, l’opposition sera sans doute beaucoup plus coriace, lors d’un match qui s’annonce déjà comme une finale avant l’heure.