Gareth Bale. | PASCAL GUYOT / AFP

Pays de Galles contre Irlande du Nord, au Parc des Princes, un samedi 25 juin 2016. Jamais deux nations britanniques ne s’étaient rencontrées en phase finale d’une compétition internationale de football, souligne The Independent. Le symbole est fort, en particulier au lendemain du Brexit qui a vu le Royaume-Uni dire « non » à l’Union européenne. Mais ce qui retient avant tout l’attention des médias outre-Manche, c’est le parcours de ces deux équipes, parties de très loin avant de rejoindre aujourd’hui l’élite du football mondial. 

Il y a seulement cinq ans, en 2011, retrace The Times, « le pays de Galles était 114e au classement FIFA et venait de perdre huit de ses neuf dernières rencontres ». La sélection jouait alors un match entre voisins à Dublin, face à l’Irlande du Nord. « Seuls 529 spectateurs s’étaient pointés, raconte le journal britannique. Leurs voix résonnaient dans un stade presque vide. C’était déprimant. »

C’est pas le Brésil…

Cette loose caractéristique des deux nations au football se retrouve dans l’hymne des supporteurs nord-irlandais : « We’re not Brazil, we’re Northern Ireland, but it’s all the same to me » (« On n’est pas le Brésil, on est l’Irlande du Nord, mais pour moi c’est la même chose »). « Ce chant date du début des années 2000, quand l’équipe venait de traverser treize matchs sans marquer, explique The Daily Telegraph. En deux ans, l’Irlande du Nord a établi un record : 1 298 minutes sans mettre le ballon au fond. »

Ces statistiques mesurent le chemin parcouru par la « Green and White army » et l’atmosphère apportée en France par leurs 40 000 fans nord-irlandais. Un état d’esprit qui s’explique par leurs capacités et leur histoire. « Leurs chants se focalisent toujours sur l’équipe et non un individu en particulier, poursuit The Daily Telegraph. Normal après tout, ils n’ont aucune superstar. Pas de Messi, de Ronaldo ou de Pelé. Ce n’est pas le Brésil, c’est l’Irlande du Nord. »

Une bataille dantesque s’annonce

Aujourd’hui, ce huitième de finale oppose « les deux contes de fées les plus magiques de cet Euro », d’après The Western Mail, le grand quotidien gallois, qui assure que « Paris, capitale de l’amour, se trouve déjà en pâmoison » devant les deux équipes.

Mais pas de place pour les sentiments entre cousins celtes, comme le rappelle The Belfast Telegraph : « La bataille de Bretagne devrait être explosive. Préparez-vous à vivre le plus grand exploit dans l’histoire du sport nord-irlandais. » Côté gallois, on s’avance en favori, The Western Mail estimant que cette sélection « a refusé la vieille habitude des Dragons de perdre dans la gloire, elle va s’envoler vers les quarts et bien au-delà ».

Une seule certitude se dégage avant le match d’après The Times : « Cette fois, ça se passe à Paris et non à Dublin. Cette fois, il n’y aura pas de siège vide. Nous vivons une période extraordinaire. »