Cristiano Ronaldo s’est réveillé mercredi sur la pelouse du Parc OL. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Qui aurait parié, avant le début de l’Euro, que ce Portugal-Hongrie ne soit la rencontre la plus excitante du premier tour ? Grâce au culot hongrois et au talent de Cristiano Ronaldo, ainsi qu’à la fébrilité défensive des deux équipes, les spectateurs du Parc OL ont eu le droit à 90 minutes complètement folles. Suite à ce match nul (3-3), la Hongrie se qualifie en tête de ce groupe F avec 5 points. Le Portugal n’a pas gagné un match mais franchit le premier tour en se classant troisième avec trois points.

Ronaldo a disputé mercredi au Parc OL son dix-septième match dans un Euro, un record. Peut-être l’un de ses plus beaux. Il dépasse ainsi les seize matches du défenseur français Lilian Thuram et du gardien néerlandais Edwin Van der Sar. À 31 ans, Ronaldo participe à son quatrième Euro. Il en a été finaliste en 2004, à l’âge de 19 ans, et demi-finaliste en 2012, vaincu par l’Espagne.

Largement insuffisant depuis le début de l’Euro, on a longtemps pensé que son calvaire ne faisait que continuer. Auteur d’un penalty manqué face à l’Autriche, Cristiano Ronaldo a d’abord multiplié les mauvais choix face au leader du groupe F, la Hongrie. Hors-jeu sur un coup franc qu’il ne tirait pas, une rareté, le Madrilène choisissait à chaque fois de frapper directement les coups de pied arrêtés suivants.

La rédemption de Ronaldo

Très excentré sur la gauche, le premier essai était logiquement contré (22e). Le deuxième, lointain, était mieux réalisé mais repoussé sans trop de mal par le gardien hongrois Gabor Kiraly (28e). Le dernier s’approchait de l’hérésie : idéal pour un gaucher, le pied droit de CR7 propulsait le ballon dans les tribunes hongroises (34e). De quoi agacer les plus fervents supporteurs portugais.

Mais la rédemption a été fulgurante puisque ce sont de trois éclairs de la vedette du football mondial qu’est venu le salut de la sélection portugaise, menée par trois au score. Une reprise incroyable du vétéran Zoltan Gera, à l’affût d’un dégagement raté de Nani (19e, 1-0), mettait une première fois les Hongrois devant.

Les Hongrois du capitaine Balazs Dzsudzsak, auteur d’un doublé, ont offert une coriace opposition aux Portugais. | ATTILA KISBENEDEK / AFP

Un peu avant la pause, Cristiano Ronaldo trouvait alors son compère Nani d’une passe en profondeur bien sentie. Le joueur de Fenerbahçe inscrivait son deuxième but dans le tournoi (42e, 1-1). Crucial, puisqu’il remettait les Portugais parmi les quatre meilleurs troisièmes, qualifiés pour les huitièmes. Puis, trois minutes après le deuxième but hongrois consécutif à un coup franc du capitaine Balazs Dzsudzsak, dévié par le mur (47e, 2-1), Ronaldo sortait le grand jeu d’une subtile talonnade à la Madjer pour égaliser (50e, 2-2).

Le match le plus excitant du premier tour

Le scénario s’emballait. Et l’on allait assister à un quatrième but en treize minutes de jeu. Le dénommé Dzsudzsak, joueur de Bursaspor en Turquie, bénéficiait d’une nouvelle déviation involontaire de la défense portugaise sur un tir du gauche. Rui Patricio était battu pour la troisième fois de l’après-midi (55e, 3-2). Pour la troisième fois, Ronaldo allait sauver les siens. Il plaçait une belle tête sur un corner joué en deux-temps par Ricardo Quaresma, entré en jeu une minute auparavant (62e, 3-3).

Les défenses étaient à l’agonie et l’issue incertaine. Chaque action semblait pouvoir se terminer par un but. Il ne manquait presque rien pour que Akos Elek ne crucifie une nouvelle fois les Portugais. Deux minutes après la troisième égalisation des joueurs de Fernando Santos, le milieu de terrain voyait son tir heurté le poteau, devant un Ricardo Carvalho impuissant et dépassé (64e). À la 72e, Ronaldo en personne passait tout proche d’un triplé mais sa reprise de la tête passait au-dessus de la barre transversale.

Après ces multiples rebondissements, les Portugais, qui ont côtoyé l’abîme, se contentaient de ce résultat. Les Hongrois pouvaient fêter avec leurs fans leur surprenante place de leader. Ils joueront leur huitième de finale dimanche à Toulouse à 21 h face au deuxième du groupe E, Belgique, Suède ou Irlande. Le Portugal de Ronaldo connaît déjà son adversaire : il s’agit de la Croatie qu’il faudra affronter samedi à Lens.

Pendant l’Euro, jouez à notre tournoi virtuel