Après plusieurs années de débat, les députés allemands ont voté vendredi 24 juin une loi fermant la porte au recours à la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste.

Contestée, cette technique d’extraction de gaz et de pétrole enfoui dans des couches de roche repose sur l’injection d’un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques. Un cocktail coûteux et controversé, car il peut polluer très fortement l’eau, l’air et les sols, et contaminer les nappes phréatiques par les rejets de produits chimiques et par le gaz libéré. Cette technique consomme également des quantités importantes d’eau.

Un texte « trop permissif », selon les Verts

Le sujet a été ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour du Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, après que les industriels concernés, las d’attendre une redéfinition du cadre juridique, ont annoncé la semaine dernière vouloir poursuivre leurs projets de fracturation hydraulique gelés depuis cinq ans.

Les Verts allemands (opposition) ont critiqué ce calendrier, accusant le gouvernement d’Angela Merkel de précipiter le vote, et de profiter « du référendum sur le Brexit et de l’Euro 2016 de football » pour faire voter un texte qu’ils trouvent encore trop permissif.

Selon ce texte, la méthode dite conventionnelle, déjà utilisée depuis des années pour exploiter le gaz naturel prisonnier de couches rocheuses, reste autorisée sur le principe. Il revient aux Etats régionaux de se prononcer sur chaque cas individuellement. La fracturation hydraulique est, elle, interdite. Seuls quatre projets soigneusement choisis à des fins scientifiques, et non commerciales, pourront être autorisés, « pour parfaire les connaissances » sur le procédé et ses effets, notamment sur la nappe phréatique.

En 2021, en principe, les députés du Bundestag se pencheront à nouveau sur la question, pour déterminer si une interdiction générale de la fracturation hydraulique reste justifiée.