Plusieurs animations, en plus des séances à 4 euros, sont proposées cette année pour la Fête du cinéma. | LOIC VENANCE/AFP

Des bobines, des cassettes ou encore de vieilles affiches : le parvis de la Bibliothèque nationale de France (BNF) accueille, pour le coup d’envoi de la Fête du cinéma, chineurs et cinéphiles amateurs en quête de trésors. Une « ciné-brocante » qui fait partie des nombreuses animations de cette nouvelle version de la Fête du cinéma, organisée chaque année par la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Pour cette 32e édition, qui propose jusqu’au 29 juin des séances à 4 euros, la FNCF a fait confiance au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) pour étoffer l’opération avec des ­balades, des ateliers, des projections, des débats… Une offre culturelle censée ramener les spectateurs vers les salles, avec le risque que certaines de ces animations les en ­détournent.

Pour Evelyne Lacquit du CNC, cette menace n’existe pas : « Au contraire, ces animations ont pour mission de créer du lien autour du cinéma et d’encourager le public à aller dans les salles. » Pour l’ancien ministre de la culture, Jack Lang, qui avait lancé la Fête du cinéma conjointement à la FNCF en 1985, la diversité de cette édition 2016 ne peut être qu’accueillie favorablement par le public : « Ça va créer un élan. Cela ne peut pas simplement être une manifestation de consommation. Au contraire, l’esprit d’origine de la fête, c’est la fréquentation des salles certes, mais aussi des rencontres, des débats, des échanges autour de la culture. »

Louis, spectateur : « Je ne suis même pas sûr que mon petit-fils sache ce que c’est qu’une cassette vidéo »

Sur la soixantaine de curieux présents en début d’après-midi devant la BNF, beaucoup sont ainsi là pour chiner, pas pour se faire une toile. Mais c’est le cas de Louis et de son petit-fils, venus profiter d’une séance à 4 euros pour découvrir le dernier Disney, Le Monde de Dory. Ils sont tombés par hasard sur la trentaine de stands : « Je trouve ça original, c’est l’occasion de montrer à mon petit-fils qu’avant les films d’animation il existait autre chose. Je ne suis même pas sûr qu’il sache ce que c’est qu’une cassette vidéo. » Car cette brocante, qui rassemble des objets témoins de l’évolution du 7e art, aurait presque des airs de musée à l’heure de la dématérialisation.

D’autres événements connaissent un vrai succès. C’est le cas des « ciné-balades » qui affichent déjà complet quelques jours à l’avance. Le concept ? Découvrir un quartier de la capitale à travers des films et des métiers du cinéma. Même situation pour la soirée intitulée « Le cinéma en débat : comment changer le monde ? » au Théâtre de l’Odéon. Un pari osé, et réussi pour le CNC, quand on sait qu’en ces temps de foot le public ­déserte les salles.

La Fête du cinéma, du 26 au 29 juin. 4 € la séance. www.feteducinema.com

Le cinéma en fête, du 24 au 29 juin. www.cnc.fr